La piste terroriste se confirme au fil des jours dans l’enquête sur l’enlèvement de Béatrice Stockly à Tombouctou. Pour l’instant, les services en charge des investigations ne disposent d’aucune information sur la situation de la ressortissante Suisse kidnappée en fin de semaine dernière.
Selon des sources sécuritaires à Tombouctou « l’enlèvement de la ressortissante suisse a été minutieusement préparé » Toujours selon cette source, citée par l’Agence France Presse, « ce sont des sous-traitants d’Aqmi qui ont mené l’opération », avant de lui faire quitter la ville dans un deuxième temps. Le procureur chargé de l’enquête, qui s’est exprimé hier sur l’ORTM ce week-end, a indiqué pour sa part « ne pas avoir de nouvelles depuis l’enlèvement et précisant qu’il s’agit d’un enlèvement en relation avec une entreprise terroriste ».
La Suissesse vivait depuis plusieurs années à Tombouctou, où elle était retournée s’installer après avoir déjà été victime d’un rapt par des jihadistes en avril 2012.
Toujours selon l’AFP, sa libération était intervenue contre le versement d’une rançon, avaient affirmé plusieurs sources de sécurité. Mais un médiateur burkinabè et un responsable d’Ansar-Dine avaient démenti l’information. Pourtant selon un porte-parole du groupe jihadiste, à Tombouctou à l’époque, une condition avait été posée par ses ravisseurs. Ils avaient exigé qu’elle ne revienne plus à Tombouctou.
Après l’enlèvement de la ressortissante suisse à Tombouctou c’est toujours l’incompréhension au sein de la population. Et face à la recrudescence de l’insécurité au Nord, certains élus de la région de Tombouctou montent au créneau. Ils invitent le gouvernement et les groupes signataires de l’accord de paix à « aller plus vite au désarmement et au cantonnement ». Mais également à la Minusma « d’œuvrer plus » à la sécurisation des civils. Alkaïdy Mohamed Touré député de Diré. Il est joint au téléphone par Assetou Kanté:
« Ce qui est en train de se passer à Tombouctou se passe de tout commentaire. La ressortissante suisse a décidé de rester à Tombouctou, on ne peut pas faire autrement. Dès l’instant qu’elle a été enlevée une première fois, elle dit qu’elle ne part pas…vous ne pouvez absolument rien pour ça. Elle sait qu’elle est menacée. Dans une zone où on veut appliquer la Charia, alors qu’elle œuvre pour la propagation du christianisme, donc vous savez que c’est quand même difficile. Sur le plan insécurité, avec tous les services de renseignement de Barkhane, l’armée malienne, la Minusma, je ne comprends rien. Il y a des choses qui ne sont pas claires. Parce que la Minusma nous a toujours dit qu’elle n’est pas venue pour faire la guerre. Elle est venue pour faire quoi ? Qu’elle nous explique ce qu’elle est venue faire. Je crois que le minimum c’est au moins d’empêcher que des populations civiles soient attaqués. Nous ne comprenons pas, nous n’allons jamais comprendre tant que ceux là même qui sont venus nous aider ici, ne nous disent pas exactement ce qu’ils veulent. Parce que nous, nous ne savons pas ce qu’ils veulent. Il y a des non-dits dans la question du nord. Le gouvernement et les groupes signataires ont intérêt aujourd’hui à aller vite au cantonnement. Car si on va au cantonnement et au désarmement, on va au moins comprendre quelque chose dans la situation ».