Une dizaine de civils ont été tués ces derniers jours à Ouenkoro, un village situé dans le cercle de Bankass, région de Mopti. L’information a été donnée par le maire de la localité, Cheick Harouna Sankaré, cité par l’AFP. Cet incident intervient alors qu’il y a quelques jours, une franche du groupe d’auto-défense « Danan Amassagou » a annoncé son « désengagement au cessez-le-feu » observé depuis plus d’un mois.
« Neuf civils ont été tués dans ma ville de Ouenkoro ce mercredi par des hommes armés qui ont dit qu’ils ont rompu la trêve », a déclaré Harouna Sankaré maire de la localité. Il a aussi affirmé que le mardi dernier, « trois autres civils avaient été tués » dans la même zone. Un autre élu de la localité, qui n’a pas souhaité être nommément cité, a confirmé la mort des neuf civils.
Le maire de la localité Ouenkoro, localité proche de la frontière burkinabé, s’est dit « en colère contre ces gens qui tuent de simples citoyens sans défense ». « Il faut arrêter les amalgames, les populations civiles doivent être protégées, pas pourchassées, ou assassinées » a-t-il poursuivi.
Ces accusations interviennent au lendemain de l’annonce par une franche du groupe « Danan Amassagou », de son désengagement du cessez-le-feu observé depuis plus d’un mois. « Des terroristes massacrent nos parents sans armes. C’est terminé, nous reprenons la protection des populations », a déclaré Moussa Togoun, un proche du chef militaire du groupe.
Le même jour, un responsable de l’aile politique de « Danan Amassagou », David Tembiné, a démenti la dénonciation faite par la branche militaire et a confirmé « l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu unilatéral ». « Si nos combattants constatent des violences opérées par des terroristes ou autres sur le terrain, ils doivent le signaler à l’armée », a-t-il déclaré.
Pour certains observateurs, cette recrudescence de la violence dans le cercle de Bankass s’explique par la « montée en puissance des soldats maliens dans le centre du pays ». Selon eux, « les éléments obscurantistes opèrent en fonction du déploiement des forces sécuritaires ». Pour ces observateurs, la concentration de la tension dans cette zone serait « due au manque de couverture sécuritaire ».
Mamadou Diouara sociologue-chercheur :