En prélude aux prochaines concertations régionales, prévues du 13 au 17 novembre, le premier ministre a rencontré vendredi les groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation. Les reformes institutionnelles, le processus électoral et le découpage administratif sont les points essentiels abordés au cours de ces échanges. La CMA et la plateforme ont des lectures différentes de ce processus de dialogue national.
Pour les responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azaward, il est prématuré de se prononcer sur ces réformes annoncées avant les dites concertations. « Rejeter les propositions avant d’en discuter, je pense que c’est hors processus », affirme Sidi Ibrahim Oul Sidaty, responsable de la CMA. Selon le représentant de la CMA au comité de suivi de l’accord, « toutes les parties sont d’accord qu’il faut aller au dialogue, il faut aller à la concertation et discuter de tout. Quitte maintenant aux populations de dire ce qu’elles pensent définitivement». Cependant, M. Sidaty estime que « le découpage territorial est un élément essentiel dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Et à ce titre « il est important de pouvoir le faire », souligne-t-il.
Du côté de la plateforme, ces responsables pensent que le document portant sur le projet de découpage administratif est confus. Pour eux, il est difficile de participer à ces concertations dans ces conditions. « Par rapport à ce découpage administratif, la façon dont c’est déjà présenté dans le document, c’est une façon de nous mettre dos à dos, de créer des tensions inter-communautaires et créer des problèmes entre les gens », martèle Habala Ag Hamzata, membre de la plateforme. Celui-ci prédit d’ailleurs « un échec » au regard « de la façon dont les choses sont parties». Il dénonce aussi le retard pris avant d’informer les mouvements de ces concertations. « On ne devrait pas attendre à 2 jours des concertations, pour rencontrer les mouvements. Surtout que lundi et mardi, il y a la réunion du comité de suivi de l’accord, ça veut dire que certains responsables de haut niveau des mouvements ne peuvent pas participer à ces concertations ».
Annoncées du 13 au 17 novembre prochains, l’objectif de ces concertations est de créer un cadre de dialogue inclusif autour de certaines questions essentielles de la nation. Avant les groupes armés le Premier ministre a rencontré d’autres forces vives du pays. Mais à ce jour aucune rencontre avec l’opposition politique n’a eu lieu. Et déjà, certains observateurs préviennent que ces concertations risquent d’être bâclées au regard du temps imparti pour ces assises.