Le gouvernement accepte de payer le salaire des magistrats grévistes. Cette décision intervient après la rencontre du mardi 16 novembre 2018 entre le président de la République et président du Conseil Supérieur de la magistrature, le chef du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga et les syndicats des magistrats. Après l’examen des points de revendication des magistrats, le chef de l’État a d’abord promis de résoudre la question de leur sécurité avant d’exprimer son regret de ne pas pouvoir satisfaire celle relative à la revalorisation salariale. Malgré cette promesse de payer les salaires, le mouvement de grève se poursuit et les centres de détention préventive se remplient.
La sécurité des magistrats est une des principales priorités des grévistes depuis l’enlèvement du juge de Niono par des terroristes le 16 novembre 2017. Sur ce point, le Chef de l’État a pris l’engagement d’envoyer dans un bref délai 122 agents dans les différentes juridictions du pays. « Le déploiement de ces agents devrait selon lui commencer depuis hier dans certaines juridictions ». D’ici la fin de l’année, cet effectif sera porté à 300 pour l’ensemble des juridictions du pays.
Cependant, sur le point relatif à la revalorisation salariale des magistrats, le président Ibrahim Boubacar Keïta a notifié à ses interlocuteurs que « l’État n’est en mesure d’accorder aucune augmentation sur le salaire ». Par contre le Chef de l’État a annoncé qu’il y aura une revue générale de la situation salariale de tous les agents de la fonction publique entre décembre 2018 et janvier 2019.
Dans le souci de décrisper la tension, le gouvernement a donné des instructions pour le paiement des salaires des magistrats grévistes. Toutefois malgré cela, la tension ne faiblit toujours pas du côté des magistrats. Les deux principaux syndicats de la magistrature, le SAM et le Sylima, exigent l’application du protocole d’accord signé l’an dernier avec le gouvernement avant de reprendre le travail. Un document qui favorise l’augmentation des salaires des juges en fonction du grade et des juridictions.
En attendant un dénouement, la grève illimitée des magistrats continue de paralyser le système judiciaire du pays. À Mopti, les centres de détention sont remplis. À la police judiciaire, tout comme à la gendarmerie, les suspects ne sont plus déférés au niveau du parquet.
Ousmane Sow, est le commissaire principal de la police de Mopti. Il nous explique la situation dans laquelle les policiers travaillent :