En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, une réunion de haut niveau sur la situation au Mali et dans le Sahel s’est tenue mercredi 26 septembre 2018. A l’initiative du secrétaire général António Guterres, la réunion avait pour objectif de faire le point sur la situation dans cette région où les attaques terroristes se poursuivent. Il s’agit aussi de mobiliser les partenaires de la Force conjointe du G5 Sahel, au-delà des déclarations de bonnes intentions.
Le Président malien Ibrahim Boubacar Kéita était le seul chef d’état de la région présent à cette réunion. Les autres pays membres du G5 Sahel étaient représentés au niveau ministériel. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki ont aussi participé à cette rencontre initiée par le secrétaire général de l’ONU
D’entrée Antonio Guterres a déclaré qu’il faut « un mandat robuste et un financement pérenne » pour la force du G5 Sahel. Alors que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a estimé qu’un échec au Sahel « aura des conséquences bien au-delà ». Quant à la cheffe de la diplomatie européenne elle a assuré que l’opérationnalisation de la force est une « priorité absolue » pour l’Union européenne.
Outre la force conjointe, certains participants ont demandé aussi le financement des projets de développement. Selon eux, cela permettrait de « régler les causes profondes du développement de l’insécurité et du terrorisme au Sahel ».
Au moment où se tenait cette rencontre à New york, un convoi de l’armée malienne tombait dans une embuscade mercredi entre Douentza et Bambara Maoudé dans le centre du pays. Plus d’une dizaine de militaires sont portés disparus suite à cette attaque. Au Burkina Faso, près d’une dizaine de soldats ont été tués le même jour suite à l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule dans la province du Soum, près de la frontière malienne.
La réunion de New York va-t-elle permettre d’accélérer le décaissement des fonds pour la force conjointe du G5 Sahel ? Certains observateurs pensent que oui, car selon eux, le financement de la force anti-jihadiste mettrait également, les pays occidentaux à l’abri des attaques. Et pour ces analystes, les récentes attaques au Mali et au Burkina sont une façon pour les terroristes de montrer leur présence sur le terrain.
Dr Ali Tounkara, universitaire