Le gouvernement suisse affirme s’être engagé « dans un combat pour essayer de maintenir en vie » Béatrice Stockly qui a été prise en otage pour la deuxième fois le 7 janvier dernier à Tombouctou.
Le ministre des affaires étrangères a demandé à nouveau « sa libération sans condition ».
Le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter a indiqué que son pays était « dans un combat pour essayer de la maintenir en vie ». Et toujours selon lui, « ça ne va malheureusement pas être simple ».
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que la libération de Béatrice Stockly après son premier enlèvement en 2012 « avait pu être rapide, en quelques jours, parce qu’il y avait une demande claire des ravisseurs qu’elle ne revienne pas au Mali ».
La suissesse, déjà retenue en otage en 2012, lorsque Tombouctou était aux mains des groupes jihadistes avait décidé, malgré tout, d’y retourner après sa libération obtenue au bout d’une dizaine de jours. Béatrice Stockly est apparue dans une vidéo il y a quelques jours. Dans cette vidéo, un porte-parole d’Aqmi qui a revendiqué la prise d’otage, rappelle qu’à l’époque de son premier enlèvement, l’une des conditions de sa libération était « qu’elle ne revienne dans aucun pays musulman prêcher le christianisme ».
Le ministre des affaires étrangères a affirmé que les autorités suisses avait tenté de la dissuader de retourner au Mali, en vain. Il a enfin demandé « sa libération sans condition ». « Notre politique est claire », a-t-il également indiqué, « il n’y a pas de paiement ». « Verser une rançon revient à préparer les enlèvements du futur », a-t-il ajouté.
Pour Serge Daniel la déclaration des autorités suisses sur leur volonté de libérer Béatrice Stockly sans conditions est « un propos politique ». Pour lui, « si les ravisseurs demandent une rançon, la Suisse n’aura pas d’autre moyen que de la payer », « car toute tentative de coup de force mettra la vie de Béatrice en danger ».
Serge Daniel est journaliste écrivain, spécialiste des questions sécuritaires. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow:
« La Suisse est la première à savoir qu’on ne peut pas libérer Béatrice Stockly sans condition. Mais évidemment au vu de son opinion publique c’est tout à fait normal qu’elle s’exprime comme ça. Je sais qu’il y a une piste d’intermédiaire déjà en route, que la Suisse , via des personnes, a demandé à avoir des nouvelles fraîches de sa ressortissante. Tous les pays dont les ressortissants ont été enlevés ont payé une rançon sauf la Grande-Bretagne. On n’a vu aucun pays qui reconnaît avoir payé des rançons. A la limite on n’utilisait plus le mot rançon. On parlait plutôt de compensation. Parce qu’ils ont détenu l’otage, ils l’ont nourri entre-autres. Ils vont demander probablement deux choses. En tout cas, c’est la marque de fabrique d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Demander la libération de jihadistes emprisonnés au Mali ou dans d’autres pays du Sahel et ensuite la demande d’une rançon ».