Le Secrétaire général de l’ONU va présenter ce jeudi 14 juin son rapport sur la situation sécuritaire au Mali. Ce document qui sera présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU note « une détérioration » de la situation sécuritaire au Mali avec les différentes attaques terroristes et les conflits intercommunautaires au Centre et au Nord du pays. De janvier à juin 2018, on note au moins 44 attaques contre les forces de sécurité maliennes et étrangères, plus de 8 morts et plus de 340 cas des violations des droits de l’homme.
Dans ce rapport, le chef de l’organisation des Nations Unis révèle que les conditions de sécurité demeurent « très préoccupantes » au Mali. Antonio Guteres, qui a effectué récemment une visite au Mali, note que durant le premier semestre de 2018, le Centre et le Nord ont été le sanctuaire des groupes terroristes.
44 attaques ont été menées par des groupes armés, dont 18 contre les forces maliennes de défense et de sécurité, 12 contre la MINUSMA, 3 contre des entreprises travaillant pour la Mission de l’Onu au Mali. Le rapport du Secrétaire général de l’ONU déplore aussi 8 attaques contre les groupes armés signataires, 2 contre l’opération Barkhane et une autre à la fois contre la MINUSMA et contre l’opération Barkhane. Selon le document, ces attaques ont été plus nombreuses dans les régions de Mopti, Kidal, Gao, Tombouctou, Ségou et Ménaka. Ces attaques ont fait 4 soldats et 4 vacataires tués et plus de 20 blessés du côté de la Minusma.
Le chef de l’ONU salue toutefois dans son rapport certaines « avancées » dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Il plaide également pour des élections libres et transparentes en juillet prochain.
C’est donc dans ce contexte que le mandat de la Minusma devrait être renouvelé dans les prochains jours. Selon certains observateurs, ce mandat doit s’adapter à la réalité sur le terrain et devenir « beaucoup plus robuste ». L’objectif, selon eux, est de permettre à la Minusma de faire face à la menace terroriste.
Ce rapport du Secrétaire général de l’ONU intervient au moment où les attaques se multiplient au Centre et au Nord du pays. A Boni et à Koro, dans la région de Mopti, et San dans la région de Ségou, les récents évènements témoignent d’une situation sécuritaire fragile.
L’attaque de Boni, dans le cercle de Douentza est intervenue ce samedi 9 juin, tôt le matin. Elle a opposé les forces armées maliennes à des groupes terroristes, selon le ministre malien de la Défense et des anciens Combattants, qui évoque « 13 assaillants tués, des armes et des munitions récupérées ». Dans un communiqué, le ministère de la défense déplore la mort de 3 soldats maliens et autres blessés.
D’autres affrontements sanglants ont opposé des présumés jihadistes aux militaires maliens à Karakindé, un village de la commune de Madougou cercle de Koro. Selon une source locale, 10 assaillants ont été neutralisés, des armés et munitions saisies.
Au même moment à San, on assiste au déplacement massif des populations vers d’autres localités du fait de l’insécurité. Elles sont plusieurs dizaines venant des communes de Siadougou, Wolon et Sy, dans le cercle de San, à fuir leurs villages depuis quelques jours. Elles se disent « victimes de menaces » de la part des groupes jihadistes et d’autres groupes armés. Si certains se sont retirés dans la ville, d’autres ont préféré rejoindre leurs parents en Côte d’Ivoire. Pour l’instant aucune réaction officielle des autorités communales. Rappelons qu’un maire d’une commune de l’inter fleuve a récemment reçu des menaces de mort dans un message téléphonique.