Au moins douze civils maliens ont été tués ce weekend à Boulkéssi, localité située dans le cercle de Douentza près de la frontière burkinabée. Plusieurs sources rapportent que le drame s’est produit au marché de la localité, après qu’un soldat malien, membre du G5 Sahel soit attaqué par un homme armé. D’autres sources locales avancent « une bavure militaire ». Mais l’armée recuse cette accusation et parle de « terroristes neutralisés ». Les ONG de défense des droits de l’Homme demandent l’ouverture d’une enquête.
Plusieurs versions des faits circulent sur la mort de ces douze civils maliens à Boulkessi. Selon des sources militaires citées par l’AFP, tout a commencé par une altercation entre un militaire et un civil. D’après ces mêmes sources, le militaire a été attaqué par le civil armé au marché de la localité.
Dans des circonstances encore inconnues, au moins douze corps ont été retrouvés sur les lieux. Ces sources militaires ont indiqué que ce sont les troupes maliennes sous commandement du G5 Sahel qui sont au centre de cette affaire. D’autres sources locales parlent de « bavure de l’armée malienne ». Mais, à ce stade, difficile de savoir ce qui s’est réellement passé, au marché de Boulkessi.
Plusieurs sources confirment la mort d’une douzaine de civils. Cependant, ce sont les enquêtes qui pourront déterminer les faits. Il faut également noter que le réseau est indisponible dans la localité.
L’armée malienne est régulièrement accusée d’«arrestations arbitraires» ou d’«exactions sommaires» dans le Centre et le Nord du pays, dans le cadre de sa lutte contre les djihadistes. La dernière remonte en avril dernier, où elle a été pointée du doigt dans l’«exécution sommaire» de civils à Dioura et à Doggo, dans la région de Mopti.
Pour le ministère de la Défense et des anciens Combattants, à Boulkessi il s’agit plutôt « de terroristes neutralisés ». Dans un communiqué rendu public ce lundi, il donne un bilan faisant état d’un mort du côté des FAMA, « douze terroristes neutralisés », et des engins détruits. Selon le Colonel Diarran Koné, Directeur de l’information des relations publiques des armées, « dans la situation actuelle, il faut suffisamment s’interroger sur certaines sources qui souhaitent créer la confusion ».
Face à cette situation tragique survenue à Boulkessi, les responsables des organisations des droits de l’homme demandent aux autorités « l’ouverture immédiate d’une enquête », afin de situer les responsabilités. De leur côté, des investigations sont en cours pour éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur les faits.
Drissa Traoré, coordinateur du projet conjoint AMDH-FIDH :