Les « exécutions de civils » se poursuivent dans la région de Ménaka. Après les attaques perpétrées contre des populations à Aklaz et Wakassa près de cette localité, qui ont fait plus de 40 morts, c’est le site de Tidinbawen qui a fait l’objet d’une autre attaque ce mardi 1er mai. Le bilan fait état d’une dizaine de morts et de plusieurs dégâts matériels.
Selon des sources locales, des individus armés non identifiés sur des motos ont attaqué un campement des Touaregs à Tidinbarwen, dans la région de Ménaka. Les assaillants ont brûlé des habitations et ont également tué une dizaine de civiles. Selon certains élus locaux, aucune poursuite n’a été engagée pour le moment.
Cette attaque intervient quelques jours après les deux autres attaques armées survenues les 26 et 27 avril dernier contre les campements d’Aklaz et Wakassa à Ménaka. Ces deux attaques auraient fait une quarantaine de morts.
Le gouverneur de la région de Menaka confirme l’assassinat des civils dans plusieurs localités de la région, Daouda Maiga invite les populations à « ne pas céder à la panique ».
La force française Barkhane a affirmé dans un communiqué que les auteurs de ces « exactions appartiennent vraisemblablement à l’Etat islamique dans le Grand Sahara ».
Ces tueries se sont produites dans une zone où récemment des jihadistes ont été neutralisés par la coalition de deux groupes armés Gatia et MSA, appuyés par Barkhane.
Dans un communiqué, la Minusma se dit « préoccupée par la montée de la violence » dans cette partie du pays et de ses conséquences sur la protection des civils. Elle demande aussi que toutes les actions nécessaires soient prises pour mettre un terme au cycle de violence et de « traduire en justice les auteurs de ces crimes abominables ». L’Association malienne des droits de l’Homme, quant à elle, condamne également et demande l’ouverture d’une enquête.
Les djihadistes ont-ils changé de stratégie avec les attaques systématiques contre les populations civiles ? Pour certains observateurs, la réponse c’est « non ». Selon eux, « ces attaques viseraient plutôt à traumatiser les populations et mieux se positionner sur le terrain ».
Boubacar Bocoum est analyste. Il estime que les récentes attaques à Meneka sont beaucoup plus complexe que l’on croit :