Au moins 95 personnes seraient « sommairement exécutées » dans des opérations de lutte anti-terroriste dans la région de Ménaka, a évoqué ce jeudi le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA. Ces déclarations font allusion à des opérations, où Barkhane soutient officiellement depuis peu, la coalition Gatia-MSA à « neutraliser » l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). La Minusma se dit « inquiète » quant à la légalité de ces opérations. Les groupes armés concernés récusent ces accusations et s’en défendent.
Dans la présentation de la situation actuelle des droits de l’Homme au Centre et à Ménaka, le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA M. Guillaume Ngefa a avancé que des populations civiles dans la région de Ménaka sont « victimes de violations et abus des droits de l’homme ». Des allégations qui font état de plusieurs cas de violences notamment « l’exécution sommaire d’au moins 95 personnes » qui seraient accusées de terrorisme ou de banditisme et qui auraient été tuées. Ces incidents auraient eu lieu lors des opérations antiterroristes menées par la coalition MSA-GATIA. Il aurait eu « d’autres cas d’abus et d’atteintes à l’intégrité physique des personnes y compris celle des femmes et des enfants ».
Le chef de la division droit de l’Homme de la Minusma a affirmé s’être entretenu avec des représentants des communautés et des victimes des opérations antiterroristes dans 8 localités de la région lors d’une mission.
Ces accusations interviennent à un moment où, Barkhane soutient officiellement depuis peu les mouvements armés Gatia et MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad) à lutter contre l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Pour la force française, les déclarations de la section droit de l’homme de la MINUSMA ne mentionnent point Barkhane et de ce fait, elle ne souhaite pas réagir.
Quant à la coalition MSA-GATIA, elle affirme « ne pas se reconnaître dans ces allégations ». Ses responsables dénoncent « des informations partisanes » et s’interrogent sur les conditions dans lesquelles ces enquêtes ont été menées par la MINUSMA.
Mohamed Ag Albachar porte-parole du MSA :