L’association peule Tabital Pulaku accuse l’armée malienne d’exactions dans le Centre du Mali. Selon les responsables de l’association, « 15 suspects morts vendredi dernier à Dioura dans la région de Mopti seraient exécutés par les militaires maliens ». Le ministre malien de la défense qui se dit disposé à accompagner une enquête sur la question, exprime son soutien et sa confiance en l’armée malienne. Tiénan Coulibaly dit croire au professionnalisme des militaires maliens.
Le président de l’association est formel : « des nouveaux cas de tortures et d’exactions sur des détenus peuhls au Camp 1 de Bamako ont eu lieu ». Selon lui, des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur ces différents cas.
Abdoul Aziz Diallo président de Tabital Pulaku :
Suite à cette accusation, l’armée malienne se défend. Le ministre de la Défense Tiénan Coulibaly dénonce des « allégations infondées et tendancieuses». Selon lui, les personnes tuées à Dioura ont été «neutralisées alors qu’ils tentaient de s’évader ». Pour le ministre de la Défense, « il faut arrêter de culpabiliser l’armée ».
Toujours selon le ministre malien de la défense, interrogé sur les antennes de Rfi, l’armée malienne est là pour la protection de tous les citoyens, sans exclusion aucune. « Il faut arrêter de culpabiliser l’armée, il faut arrêter de dire des choses qui ont un caractère tendancieux. L’armée du Mali est là pour tous les Maliens, l’armée du Mali n’est là contre personne », a declaré Tiénan Coulibaly.
Le ministre de la défense rassure que l’armée exécutera sa mission conformément à la loi. Et ceux en son sein qui se rendront coupables de fautes seront punis par la loi. « Nous demandons à l’armée d’exécuter sa mission dans le respect stricte de la loi, et lorsque quelqu’un sort de là, il reçoit le traitement approprié édicté par la loi” rassure Tiénan Coulibaly, avant d’ajouter: “Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y pas eu de bavure puisque je suis informé qu’il y a eu mort d’homme. Il a bien fallu que ceux qui sont morts soient morts d’une manière ou d’une autre. Tous ceux qui auront agi illégalement seront punis par la loi”.
Les organisations de défense des droits de l’homme, elles, continuent d’interpeller les autorités maliennes. Après la Commission nationale des droits de l’Homme, l’ONG Human Right Watch demande l’ « ouverture d’enquêtes crédibles sur les abus contre les suspects arrêtés par l’armée ».