La force Barkhane a dénoncé hier 21 novembre, « le double jeu » de certains groupes armés signataires de l’accord pour la paix. Au cours d’une conférence de presse à Bamako, le représentant de la force française au Mali a évoqué « une collusion avérée » entre des groupes armés du Mali et des terroristes. Une accusation qui recusent les groupes armés de la Plate-forme et de la CMA, pour qui « Barkhane doit fournir les preuves de ses allégations ».
« Des groupes armés du nord du Mali, pourtant signataires de l’accord pour la paix, ont un pied dans le processus de paix et un autre dans les groupes terroristes. » a affirmé le général Christian Allavène, le représentant du commandant de la force Barkhane au Mali.
Il ajoute que les différentes opérations menées au Nord du Mali, démontrent « la collusion entre certains groupes signataires de l’accord pour la paix et des groupes armés terroristes ». Il ne donne toutefois pas de détails officiels. Par contre, le responsable de la force française avance que « Nous avons aujourd’hui des preuves matérielles qui démontrent cette collusion, une certaine porosité » en faisant allusion à « des écoutes téléphoniques et le comportement de ces groupes armés sur le terrain. »
Les groupes armés dénoncent les accusations de Barkhane
Le sujet suscite des réactions vives au sein des groupes armés. La Coordination des mouvements de l’Azawad réfute les déclarations du commandant de la force Barkhane qu’elle qualifie « d’allégations graves » contre les responsables du mouvement.
Ilad Ag Mohamed porte-parole de la CMA
La Plate-forme de son coté demande aux responsables de la force Barkhane de fournir « des informations précises avec des détails supplémentaires sur les personnes accusées de travailler avec les groupes djihadistes ».
Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire Général du Gatia
De nouvelles mesures de sécurité
La Minusma et Barkhane ont décidé « d’effectuer sur le terrain un contrôle beaucoup plus strict et précis des groupes armés signataires ». Ainsi, les convois de plus de cinq véhicules ne peuvent plus circuler « sans autorisation préalable des responsables des groupes signataires et en accord avec la Minusma ». Le transport des armes autres qu’individuelles est désormais « interdit ».
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les soldats français ont aussi annoncé la saisie d’armes, des munitions, des engins explosifs et des véhicules et procédé également à l’interpellation d’une dizaine de suspects. Cette opération s’est déroulée à Goundam dans la région de Tombouctou le 17 novembre dernier.