Le Vérificateur Général du Mali Amadou Ousmane Touré a remis le mercredi 11 octobre dernier, le rapport sur les vérifications financières de 2012 à 2015 au Président de la République. Le document révèle des irrégularités de gestion de fonds dans plusieurs services et administrations du Mali.
Ce rapport de 160 pages fait l’objet de la synthèse de 16 vérifications financières. Au total 23 structures ont été vérifiées notamment une Institution de la République, des services de l’Administration centrale, des Directions des Finances et du Matériel, des Autorités Administratives Indépendantes, aussi des organismes personnalisés et des sociétés à participation étatique. Selon le vérificateur général, il y’a eu des manquements qui ont entrainé des déperditions financières s’élevant à 70,13 milliards de FCFA dont 32,78 milliards de FCFA en fraude et 37,35 milliards de FCFA en mauvaise gestion.
Dans le domaine des mines, des irrégularités ont été signalées dans la délivrance des titres miniers. La mission de vérification a noté que la Direction nationale de la géologie et des mines ne joue pas son rôle en termes de contrôle et de sanctions sur les opérateurs miniers. Concernant l’importation des produits pétroliers, 58,07 milliards de FCFA ont été perdu en trois ans. Le vérificateur général du Mali a indiqué que « sur ces irrégularités financières, des remboursements ont été effectués par des gestionnaires, des entités vérifiées« .
Dans le chapitre des dépenses électorales, la vérification a relevé de nombreux dysfonctionnements et irrégularités financières au niveau des différentes structures qui interviennent dans lesdites opérations. Ces manquements ont porté entre autres sur les opérations effectuées par la Cour Constitutionnelle du Mali, du Ministère chargé de l’Administration Territoriale, la Commission nationale indépendante et la Délégation générale aux élections.
Un préavis de grève contre la loi sur l’enrichissement illicite
Au moment où ce rapport est publié, les travailleurs de l’Administration de l’Etat ont déposé un préavis de grève contre la loi de l’enrichissement illicite. Certains analystes estiment que c’est un moyen de pousser l’état à ne pas prendre des actions. Selon eux, ce nouveau rapport du vérificateur général n’est qu’un document de plus car il ne va rien changer à la fraude.
Pr Abdoulaye Niang Economiste, Chercheur au Centre d’Etude Sènè :