Les trois parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation ont rencontré hier le Président Ibrahim Boubacar Keita. Il était question notamment du forum de Kidal prévu du 27 au 30 mars prochain. Selon les responsables de la CMA, « l’organisation de ce forum prévoit la mise en place d’une autorité intérimaire qui assurera le retour de l’Etat à Kidal ».
Sidi Ibrahima Ould Sidatty, représente la CMA au comité de suivi de l’accord est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« La Commission d’organisation est tripartite. Il y a le gouvernement et les mouvements. Ce qu’on veut faire, si on a pu accélérer la situation, c’est de pouvoir installer les autorités intérimaires avant le forum. Nous voulons que ces autorités puissent organiser le forum. Le forum est prévu du 27 au 30 mars ».
De quoi sera-t-il question au cours de ce forum?
« Il y aura des thèmes de référence dans lesquels la première des choses sera la restitution du processus d’Anefis et sa consolidation. Deuxièmement, si toutes fois les autorités intérimaires sont installées, il s’agira de leur prise de fonctions. Elles vont directement commencer à travailler et puis il y aura le retour à une vie constitutionnelle normale. Après, il y a le retour de l’administration et de l’État dans les régions qui sont encore contrôlées par les mouvements. Le retour de l’armée à Kidal est prévu. Le déploiement de l’armée se fait après une armée reconstituée. Il y a un processus pour cela. Si en ce temps il y a une amélioration avec les patrouilles mixtes qui seront mises en place pourquoi pas ? »
Les groupes armés ont pris l’engagement hier devant le président de la République de tout entreprendre pour sécuriser les régions du nord avec les forces de l’ordre et de sécurité malienne. La plate-forme confirme sa participation au forum de Kidal. Selon elle, « le processus des DDR est en cours ». Me Harouna Toureh, porte-parole de la plate-forme est au micro de Mariam Maïga :
« Les mouvements de la CMA et de la plate-forme se sont engagés à mettre tout leur effort à la disposition du gouvernement et de la communauté internationale pour apporter la sécurité dans les régions du nord. C’est-à-dire que désormais, nous participerons nous-même à traquer les voleurs et les bandits; cette fois ce serait en compagnie des forces armées du Mali et avec l’appui et le soutien de la Minusma et de Barkhane. Le gouvernement participera à ce forum d’autant plus que c’est lui qui le finance. Nous, nous sommes chargés d’apporter les idées et certainement un minimum de sécurité autour de ce forum. Mais le travail sur les questions de fond qui vont être posées à Kidal, nous les partagerons avec le gouvernement qui est partie prenante à ce forum. Il sera question du redéploiement de l’armée, de l’ouverture des services sociaux de base et de l’arrivée de l’administration ».
Qu’en est-il des DDR ?
« On se prépare. On a fait nos listings des combattants et identifié les armes. Les sites sont en train d’être construits avec l’aide du gouvernement et de la Minusma. Les combattants ont été pris en charge par le gouvernement. Nous sommes en train d’avancer ».
Le gouvernement du Mali se réjouit de l’organisation prochaine d’un forum à Kidal. Pour les responsables du département en charge de la réconciliation nationale, le forum de Kidal est une chance pour la réalisation des projets de développement des régions du nord qui n’ont pas pu être exécutés à cause justement de l’instabilité dans ces régions. Moussa Hari Maïga, conseiller technique au ministère de la réconciliation nationale est joint par Ayouba Sow :
« La paix et la réconciliation entre les Maliens, c’est le quotidien de la bataille du gouvernement. Parce qu’on ne peut rien faire sans la paix, sans la stabilité. Des grands projets en cours dans le nord, aujourd’hui non exécutés pour raison d’insécurité doivent interpeller tous les Maliens et tous ceux qui pensent aujourd’hui qu’ils se battent pour le bonheur de ce pays. Nous pensons déjà à de grands projets comme la route Bourem-Kidal, la route Sévaré-Gao, le grand projet de Taoussa qui est un véritable projet de développement des régions du Nord et du Mali tout entier. Si la région de Kidal s’apprête à organiser un forum à l’initiative des groupes armés pour que la paix revienne; pour que les besoins sociaux de base puissent fonctionner; pour que l’administration retourne et que l’école et la santé reprennent; pour que les soins soient accessibles aux populations et même au cheptel. Bref, il faut faire redémarrer le développement dans la région de Kidal et c’est heureux que les mouvements et les représentants des parties signataires se donnent la main avec le soutien de la communauté internationale pour que notre pays puisse retrouver la paix, la stabilité, la cohésion sociale et le vivre ensemble ».