Deux soldats maliens ont été tués et huit blessés ce dimanche dans l’attaque d’une position de l’armée par « des terroristes » à Almoustarat, dans le nord-est du Mali. D’autres sources évoquent 7 morts. Des hommes ont attaqué ces positions de l’armée « avec un véhicule piégé ». Une autre attaque avec des armes a ensuite été lancée. L’armée de son côté a « riposté », selon une source militaire.
Un bilan provisoire fait état de « deux morts et huit blessés ». Selon des sources militaires au Nord, il y aurait également « des victimes dans les rangs des terroristes ». Le bilan de l’attaque a été confirmé par une deuxième source militaire, qui indique que « les huit blessés ont été évacués vers l’hôpital de Gao ».
Un renfort a quitté ce dimanche après-midi Gao pour Almoustarat, selon une source de sécurité malienne, qui indique que l’attaque a été « menée par les terroristes». Selon cette source, les terroristes veulent pousser l’armée à « quitter la localité stratégique d’Almoustarat». Cette localité est située à environ 160 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région.
La région de Gao est considérée comme un axe important qui mène notamment au nord-est du Mali. Les islamistes et les trafiquants de drogue n’ont aucun intérêt de voir l’armée malienne sur place, selon des spécialistes de la sécurité. Cet assaut survient cinq jours après une autre attaque, le 2 mai, dans la région de Ségou, qui a fait neuf morts et cinq blessés parmi des soldats maliens tombés dans une embuscade entre les localités de Dogofri et Nampala.
Dans un communiqué, Nusrat al-Islam wal Muslimin a revendiqué l’attaque d’Almoustarat. Le groupe terroriste dirigé par Iyad Ag Gahaly, explique que cette attaque a été menée par le terroriste Ahmad Al Ansari de son nom de guerre. Ils affirment dans le même communiqué, avoir tué plusieurs soldats maliens, emportés 07 pick-up et 02 camions et saisis des armes et des munitions en quantités.
Pour certains observateurs, à travers ces différentes attaques, les terroristes veulent lancer un message. Selon eux, la lutte menée contre ces jihadistes est en train de les déstabiliser.
Boubacar Bocoum est analyste politologue :
«C’est un message. Il faut juste noter que l’opération qui est en train de se passer aujourd’hui est une réussite. Donc cela doit éveiller les autorités à mettre plus de pression, parce que quand vous observez ces attaques récentes, vous constaterez que c’est parce que la pression est très forte autour d’eux. Et c’est parce qu’ils sont traqués dans le tréfonds de leur cachette, qu’aujourd’hui en riposte, ils font ces genres d’attaques. Et que le mécanisme est en train de les déstabiliser à fonds. L’enjeu c’est quoi, c’est parce qu’on veut effrayer. Parce qu’aujourd’hui nos forces ne sont pas suffisamment organisées pour comprendre comment il faut traquer les jihadistes. Parce que quand vous regardez cette zone, c’est une zone quand même forestière qui même à vol d’oiseau difficilement vous pouvez repérer les lignes. En matière de pénétration de l’armée c’est un peu difficile. C’est un point qui peut constituer une cache d’arme. Et ça permet aux opérations de se passer dans des conditions très difficiles. Donc maintenant il revient à nos autorités de mieux s’organiser, de mieux coordonner et surtout mettre le génie militaire et l’information au niveau du système sécuritaire».