Les discussions s’intensifient en vue de trouver un accord avec les groupes armés et l’opposition pour que leurs représentants participent demain à la Conférence d’entente nationale. Les autorités ont poursuivi ce dimanche les rencontres avec les groupes armés de la CMA, de la plate forme et l’opposition pour les convaincre de rejoindre la conférence demain.
Dans une déclaration commune ce vendredi, la CMA et les groupes armés de la Plateforme ont annoncé refuser de participer à cette conférence pourtant prévue par l’accord de paix d’Alger de mai-juin 2015. Les responsables de la Coordination et de la Plateforme dénoncent notamment un « manque de concertation et d’inclusivité« .
Les partis politiques de l’opposition ont également annoncé vendredi qu’ils n’y participeraient pas. Un membre de la médiation internationale a fait état « de pourparlers pour que tout le monde soit au rendez-vous » à l’ouverture de la rencontre lundi. Il a évoqué un espoir « mesuré« .Les tractations se sont poursuivies tard dans la nuit de samedi à dimanche. Hier soir, un des mouvements de la Plateforme est revenu sur son refus et a indiqué qu’il participerait finalement à la conférence, sans préciser le motif de ce revirement. Les mouvements de la CMA sont restés sur leur position mais « les discussions se poursuivent« , a affirmé un de leur responsables. Parmi leurs revendications, les ex-rebelles réclament que la conférence, dont la clôture est prévue le 2 avril, dure « plusieurs semaines pour traiter tous les problèmes« , a indiqué un autre responsable de la CMA, Oumar Ag Mohamed.
Selon les responsables de la Plateforme, des tractations sont en cours depuis hier soir pour permettre à tous les groupes armés de participer pleinement à la conférence d’entente nationale. Selon eux un nouveau format a été proposé pour leurs permettre d’assister à toutes les assises de la conférence.
Me Haroura Toureh, responsable de la Plateforme :
«Nous avons déposé une déclaration au terme de laquelle nous avons décidé, CMA-Plateforme de ne pas participer à la Conférence d’entente nationale au motif que le calendrier qui avait été installé et soumis ne nous permettait pas d’être efficace, ne nous permettait pas d’être présent à toutes les assises dans les toutes commissions et ne permettait à la population malienne dans toutes ses composantes également de participer activement à cette conférence d’entente nationale. Et nous avons proposé un calendrier, un format. Depuis hier soir nous avons eu des contacts très importants à des niveaux élevés très responsables. Et nous pensons que dans les heures qui suivent, il y’ aura certainement pour nous, levée de cette décision de ne pas participer qui se terminera par une participation active et massive de la CMA et de la Plate forme. Et Nous avons effectivement des chances que la conférence d’entente nationale devienne une conférence d’entente nationale et pas de mésentente nationale».
Les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad annoncent qu’aucun compromis n’est trouvé. Selon leur porte parole, des discussions sont en cours mais la CMA reste pour l’instant sur sa position.
Ilad Ag Mohamed, porte parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad :
«La CMA maintient toujours sa position. Il n’y a absolument rien de nouveau. Nous on s’en tient toujours au communiqué conjoint qu’on a eu à faire avec la plateforme avant-hier. Nous ne participeront pas à cette conférence dans le format indiqué par les organisateurs.
Est ce que cette conférence comme son nom l’indique sera une conférence d’entente nationale?
Bon moi je crois que chacun aura son appréciation. Même vous ,vous aurez peut être la vôtre. Pour nous ça ne sera pas une conférence d’entente nationale. Ou si vous pensez qu’il peut avoir une entente sans une partie importante, c’est toute la question. En réalité c’est ce que nous dénonçons. Nous pensons que les conditions ne sont pas réunies, notamment le sens. Il n’y a pas eu de concertation profonde pour aller vers une conférence d’entente ».
L’opposition républicaine et démocratique campe toujours sa position.Selon ses responsables, à moins d’un jour de l’ouverture de la conférence aucune invitation n’a été adressée à l’opposition.
Soumaila Cissé chef de file de l’opposition :
« On n’a reçu aucune invitation, moi qui vous parle je suis le chef de file de l’opposition jusqu’à l’heure ou je vous parle je n’ai pas reçu d’invitation pour la conférence de demain. Donc dans tous les cas je pense que nous ne sommes pas les bienvenus. Nous on n’a toujours demandé à ce que la situation du pays nécessite qu’il y a une grande concertation nationale. Ce n’est pas qu’un problème de conférence d’entente il y a aussi un problème d’insécurité. Hier soir, Oulessebougou a été attaqué, ça veut dire que ça continue, Almoustarat avant hier, donc c’est tout les jours. Je crois que tout ceci nécessite que le gouvernement se ressaisisse, qu’on s’assoit tous sur la table et qu’on essaye de dégager les priorités. Ce n’est pas comme ça qu’on va ramener la paix. On ne peut ramener la paix que par un dialogue constructif où toutes les forces vives sont concernées. Mais, nous en tant qu’opposition on est pas invité puisque nous n’avons eu aucun élément nouveau pour changer nos positions».