La poursuite contre l’ancien président de la République du Mali Amadou Toumani Touré a été rejetée en fin de semaine par l’assemblée Nationale. 104 députés se sont prononcés contre, 5 étaient pour et 6 se sont abstenus en plus de 2 bulletins nuls. Pour la commission AD-HOC, les preuves contre ATT sont pour l’instant insuffisantes. Cependant, le MP22 estime que « l’assemblée n’a aucune compétence pour rejeter la mise en accusation d’un citoyen quel qu’il soit ». Selon ses responsables, elle ne peut qu’amnistier Amadou Toumani Touré.
En attendant, les partisans d’ATT saluent cette décision de l’assemblée et demandent que le retour aux normes constitutionnelles soit effectif.
Nouhoum TOGO ancien conseiller au ministère de la défense, partisan d’ATT, est joint au téléphone par Samba Doumbia:
« Nous avons donné ce que nous pouvons pour le Mali et nous pensons réellement que l’histoire aussi nous a donné raison pour dire qu’on ne s’est pas trompé. Parce que vous savez, il y a eu une crise qui a fait en sorte qu’il y a eu le coup de d’État et la crise au nord. Nous avons dit au peuple malien et à la communauté internationale que s’il n’y a pas d’union sacrée, la gestion ne serait pas possible. Mais ce jour-là, on a pas été écouté. Compte tenu de tout ce qui s’est passé, des hommes et des femmes aujourd’hui qui n’ont pas compris, la communauté internationale, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et d’autres pays comme la France aujourd’hui nous ont donné raison. Ce combat, en acceptant de s’écouter et de se donner la main, en écoutant la vision du président de la République qui était un peu en avance, on allait trouver la solution. Pour moi ce qui est regrettable, c’est qu’il y a eu beaucoup de gâchis.
Mais je pense que le Mali va se relever. Avec l’ensemble des Maliens, si on se donne la main, on fera en sorte qu’il fasse bon à vivre au Mali et que demain nous retrouvons cette cohésion nationale. Qu’ensemble nous luttons contre le terrorisme, que nous luttons contre ceux qui sont contre le pays et le Mali va se tenir debout ».
Le Mouvement Populaire du 22 mars, lui, ne partage pas cet avis. Selon ses responsables, « l’assemblée n’a aucune compétence pour rejeter la mise en accusation d’un citoyen quel qu’il soit ». Pour eux, elle ne peut qu’amnistier Amadou Toumani Touré.
Pérignama Sylla secrétaire général du MP22 est joint par Samba Doumbia.
« L’assemblée n’a aucune compétence pour rejeter la mise en accusation d’un citoyen quel qu’il soit. Elle n’a pas ce pouvoir, ça ne leur a pas été donné. Ce que l’assemblée peut faire, c’est d’amnistier Amadou Toumani Touré. Mais en fait s’ils ne passent pas par cette mesure d’amnistie, c’est certainement parce qu’ils ne veulent pas avouer qu’il est coupable. Parce que l’amnistie, c’est reconnaître que plus ou moins la personne est coupable. Et toute cette mafia qui était autour de Amadou Toumani Touré est aussi présente à l’assemblée nationale, c’est ceux-là même qui essayent de noyer le poisson dans l’eau. Sinon l’assemblée nationale ne peut pas se mettre en travers de la mise en accusation de quelqu’un. Parce que les systèmes judiciaire et exécutif sont indépendants l’un de l’autre. Mais je pense qu’il y a beaucoup de choses qui pèsent sur Amadou. Ça mérite que les juges se penchent là-dessus pour savoir si oui ou non il doit passer devant les tribunaux. »