Certains députés de l’opposition ont déposé hier une nouvelle motion de censure contre le gouvernement. Une des raisons est liée à la polémique autour de l’accord qui aurait été signé entre le gouvernement malien et l’union européenne sur la migration. Le document a été présenté comme le premier du genre. Il vise à lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière » et à « favoriser le retour des migrants maliens depuis l’Europe ». Ces informations ont été depuis démenties par le ministère malien des affaires étrangères qui précise qu’il n’y a pas eu d’accord. Selon l’opposition, cette motion de censure permettra d’éclaircir cette situation.
Alkeydi Mamoudou Touré député de l’opposition est joint au téléphone par Adama Amadou Haidara.
« On a déposé une motion de censure par rapport à l’insécurité grandissante, le problème d’une éventuelle convention signée entre l’État malien et l’union européenne pour le rapatriement des Maliens en situation irrégulière et aussi par rapport à l’organisation des élections communales.
Maintenant nous voulons savoir parce qu’au niveau des Maliens de l’extérieur, c’est pratiquement le désespoir total. Le gouvernement a fait des démentis pour dire qu’il n’a pas signé. Je pense qu’avec la motion de censure, les gens vont comprendre exactement ce qui se passe.
Déjà à l’intérieur du Mali, il y a des problèmes. Si les Maliens de l’extérieur qui permettent à certains aussi de vivre dans le Mali, eux aussi ont des problèmes. Vous voyez ce que ça fait.
Peut-être avec la motion de censure nous le saurons. Donc en ce moment s’il y a d’autres disposions à prendre, je crois que l’opposition prendra ses responsabilités ».
Le gouvernement rassure qu’il n’y a pas eu d’accord entre l’UE et le Mali sur la migration. Selon le ministre des affaires étrangères, les préoccupations des Maliens seront prises en charge dans le cadre du dialogue en cours avec les partenaires.
Abdoulaye DIOP au micro de nos confrères de RFI.
« Il y a eu une rencontre entre nous et une délégation européenne. A la fin des discussions, nous avons adopté un communiqué commun qui est une pratique diplomatique après ce type de rencontre, de consigner dans un document les points discutés et puis les étapes futures. La question des retours est une question qui constitue aussi une partie de la discussion. Mais pour l’instant, il n’y a pas d’accord sur ce point. Dans ce cadre-là, je comprends parfaitement l’émoi des Maliens, les préoccupations, les angoisses qui sont exprimés. Le gouvernement du Mali est pleinement conscient de ces préoccupations et les prendra en charge dans le cadre des discussions que nous avons avec nos partenaires. La colère qui gronde dans les foyers, dans les communautés, dans les familles au Mali, nous incline à davantage d’écoute et de dialogue avec nos compatriotes. Nous allons les écouter pour voir dans quelle mesure leurs préoccupations peuvent être prises en charge dans ce dialogue ».
Selon le Président de l’Association malienne des expulsés, « le Mali a l’intention de signer cet accord parce qu’il a besoin de financer certains projets ». Il estime aussi que, l’une des conditions pour avoir accès au fonds fiduciaire de l’Union Européenne est la signature dudit accord.
Ousmane Diarra est au micro de Siaka Z. Traoré
« Dans les clauses de la déclaration conjointe, il y a les accords de réadmission de tant d’autres projets. Le dialogue qui est passé entre eux, c’est ce dialogue qui a été signé dans lequel tu peux trouver l’accord de réadmission. Mais les clauses du dialogue n’ont pas été signées parce qu’il aura une commission ad hoc qui va travailler sur l’accord de réadmission. Et après, cette commission va valider la signature de cet accord. Le Mali a l’intention de signer cet accord parce qu’il a besoin de financer certains projets. Pour prendre sa part il faut signer certains accords avec l’Union Européenne. L’UE dans son fonds fiduciaire a 2 milliards d’euros aujourd’hui. L’accord de réadmission à vrai dire est un accord d’expulsion des non-ressortissants des pays de l’Europe ».