Un hôtel de Bamako, l’Azalaï Nord-Sud, abritant la mission de l’Union européenne qui assure la formation de l’armée malienne a été la cible ce lundi en début de soirée d’une attaque par des hommes armés présumés jihadistes. Cette attaque a été repoussée, faisant un mort parmi les assaillants.
L’hôtel, réquisitionné par la mission de formation européenne, est situé dans le quartier ACI 2000 sur le bord de son avenue principale. Vers 18h30, les passants et habitants du quartier ont entendu des rafales d’armes automatiques. Les militaires de l’EUTM et les gardes qui assurent la protection du bâtiment ont immédiatement riposté. Selon le ministre de la sécurité intérieure « un des assaillants a été abattu« . Un membre des forces de sécurité maliennes a été également légèrement blessé, selon le ministère. Deux suspects ont été interpellés peu après avant d’être interrogés. Le bouclage du quartier a créée la confusion parmi les passants comme celui ci qui se trouvait non loin de l’hôtel:
»Depuis 18h30, l’endroit a été attaqué. J’ai entendu plus de 15 tirs de retentissement, même les forces de l’ordre ont reculé, la police aussi. Donc nous aussi, on a été obligé de reculer un peu. Effectivement c’est un peu loin. Mais quand même j’ai appris que c’est l’hôtel Nord-Sud que ça s’est produit. Justement il y a à peu près une vingtaine de minute, la serval et la police nous ont dit de reculer un peu, parce qu’ils sont à pied et ils arrivent vers nous. Donc à ce moment nous avons entendu les bruits, les bruits des armes lourdes. »
Les opérations de ratissage se sont poursuivies dans la soirée et la circulation dans le secteur a été réduite jusqu’en début de matinée. Selon le ministère « les assaillants seraient entre deux ou trois « , alors que la source de l’EUTM a parlé de quatre, dont trois auraient réussi à prendre la fuite. Les opérations de ratissage visaient à retrouver l’un des assaillants soupçonné de porter une ceinture explosive.
L’attaque d’hier comme celle du Radisson pose une nouvelle fois de nombreuses question sur la sécurité des lieux fréquentés par les expatriés. Elle montre aussi la difficulté pour les autorités à prévoir et identifier les assaillants avant qu’ils ne passent à l’action. Souleymane Drabo, éditorialiste au quotidien national l’Essor, au micro de Idrissa Sako:
« Ça confirme une chose. C’est la difficulté à prévoir et à identifier d’éventuels assaillants avant qu’ils ne passent à l’action. Je pense que la particularité de ce qui s’est passé hier l’hôtel Nord Sud est que cet hôtel est sérieusement gardé. C’est un hôtel, mais transformé en camp militaire qui abrite des formateurs de l’EUTEM et de plus la particularité de cet hôtel c’est qu’il renferme des personnes très entraînées armées dont la science de combat est telle que ces militaires sont là pour former l’armée malienne. Donc c’était un objectif improbable, difficile pour d’éventuels assaillants. C’est pour vous dire toute la difficulté qu’il y a surtout sous nos latitudes dans nos villes africaines à retrouver des gens mal intentionnés qui sont en si petit nombre et qui se confondent avec la population« .