Deux enfants âgés entre 6 et 8 ans ont été enlevés samedi à Bamako par des individus non identifiés. Les gosses dont le père est Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, un des responsables d’un groupe armé, auraient été enlevés alors qu’ils jouaient avec des camarades dans un quartier de la capitale.
L’information qui a vite fait le tour des réseaux sociaux a été confirmée par le père des deux gosses joint hier par notre rédaction. Très laconique, il affirme que « les deux enfants ont été enlevés vers 18 heures ». Peu après l’acte poursuit-il, « j’ai reçu l’appel d’un numéro anonyme pour revendiquer l’enlèvement et demander une rançon ».
Toutefois il affirme ne pas avoir plus de détails sur le rapt et précise que « les ravisseurs n’ont toujours pas été identifiés ». Règlement de compte ou simple acte de banditisme, difficile d’y répondre pour le moment. Cependant c’est l’une des rares fois qu’on assiste à un rapt d’enfants avec une demande de rançon en pleine capitale.
Membre de la Coalition du peuple de l’azawad, un groupe armé du nord, Mohamed Ousmane a participé aux pourparlers inter-maliens d’Alger pour le compte de la CMA.
Pour certains observateurs, « cet enlèvement ressemble plus à un règlement de comptes qu’à un message d’insécurité ».
Kissima Gakou est spécialiste des questions de défense et de sécurité. Il est joint au téléphone par Moumine Sindébou :
« Si les preneurs d’otages ont revendiqué l’enlèvement et qu’ils ont demandé une rançon, c’est que leur motivation est purement crapuleuse et à caractère domestique. Autrement dit, on peut évoluer facilement sur l’hypothèse qu’il s’agit de personnes qui se connaissent entre eux. Ils savent en particulier que le père des gosses enlevés dispose de moyens importants. Donc ils utilisent ce moyen pour essayer de parvenir à leurs fins. Dans un premier temps, avec les éléments disponibles, je ne crois pas qu’il soit prudent de s’aventurer vers un scénario qui tendrait à faire amplifier l’insécurité par ce fait. Il est vrai que l’enlèvement lui-même signifie qu’il n’y a pas suffisamment de sécurité. Mais l’acte ne traduit pas forcément une augmentation de l’insécurité. Dans ce cas d’espèce, les enfants sont utilisés pour faire pression. Ça ressemble beaucoup plus à un règlement de comptes qu’à un message d’insécurité ».