L’assemblée nationale a adopté lundi dernier la loi de finances rectificative 2016. Ce nouveau texte prévoit une augmentation des dépenses alors que les recettes elles, devraient chuter. Selon le ministre de l’économie et des finances, cette rectification se justifie par de nouvelles actions publiques non prises en compte dans la loi de finances initiale.
Principale remarque dans cette nouvelle loi de finances les dépenses augmentent et les recettes diminuent. De près de 2003 milliards de FCFA, les dépenses sont passées à plus de 2058 milliards de FCFA ; alors que les recettes chutent de 1.828,106 milliards de FCFA à 1.802,046 milliards de FCFA.
Le ministre de l’économie et des finances qui a défendu le projet de loi à l’assemblée, avance comme raisons de cette rectification l’intégration de certaines actions publiques qui n’avaient pas été prévues dans la loi de finances initiale.
Parmi ces actions, figurent la création du Fonds de développement durable prévu pour le financement des projets dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’organisation des élections communales et du référendum constitutionnel.
Selon le ministre, la nouvelle loi de finances prend également en compte l’opérationalisation des nouvelles régions de Ménaka et Taoudéni.
Les députés de l’opposition ont voté contre cette loi de finances rectificative 2016. Ils estiment que les prévisions budgétaires faites par le gouvernement ne répondent pas aux préoccupations des Maliens. L’opposition dénonce aussi la prise en compte par la nouvelle loi, des arriérés de salaire des députés ayant rejoint la rébellion en 2012.
Mody N’diaye député de l’URD, est joint au téléphone par Imirana Kilou Maïga :
« On se rend compte que le gouvernement n’a pas la maîtrise des prévisions budgétaires. Parce que logiquement si le gouvernement devait faire des ajustements au niveau des dépenses, c’était de prendre les nouvelles dépenses en plus des autres. Mais le fait de changer de priorités, pour nous, cela prouve qu’il y a peu de maîtrise des hypothèses budgétaires au niveau de l’État.
Dans ce budget, il est prévu de régler les supposés arriérés des six députés qui en 2012 ont quitté l’assemblée pour rejoindre la rébellion. Ils ont combattu notre peuple, combattu notre nation et ils viennent paisiblement demander à ce qu’on leur donne de l’argent pour le travail qu’ils n’ont pas fait, pour leur absence d’activité de l’assemblée nationale, 139 millions. Là nous avons dit que trop c’est trop, en opérant comme ça, on encourage l’impunité ».