La situation des réfugiés maliens au Burkina devient préoccupante selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le PAM le programme alimentaire mondial. Selon les deux institutions quelque 31.000 réfugiés maliens sont menacés par l’insécurité alimentaire. Ils réclament une aide d’urgence de 2,5 millions de dollars américains.
« Si de nouvelles contributions ne sont pas reçues d’urgence, 31.000 réfugiés maliens risquent d’être privés d’assistance alimentaire durant les trois prochains mois ».
Pour les responsables du HCR et du PAM à Ouagadougou, la période de soudure qui approche est le moment où les réfugiés sont particulièrement vulnérables et ont le plus besoin de soutien. Le représentant du PAM au Burkina Faso dit avoir besoin de toute urgence de 2,5 millions de dollars pour apporter aux réfugiés maliens l’assistance dont ils ont besoin pour survivre.
Depuis 2012, le PAM et le HCR appuient le gouvernement burkinabè et les ONG pour venir en aide aux réfugiés qui ont fui le conflit au nord du Mali. En 2015, le PAM a fourni une assistance alimentaire à plus de 31.000 réfugiés maliens, sous forme de vivres et de transferts monétaires. Mais depuis le début de l’année, faute de ressources suffisantes, le PAM n’a pas pu fournir l’assistance alimentaire en espèces et les rations alimentaires ont été réduites. Les réfugiés maliens sont déjà exposés aux effets néfastes des sécheresses récurrentes, aux inondations et à la pauvreté chronique. Selon la responsable du HCR « sans soutien de la communauté internationale, il y a beaucoup de risques que ces populations aient recours à des stratégies désespérées, comme le ralliement des jeunes aux groupes armés ».
Au camp Nientao du Burkina Faso, ces difficultés sont déjà perceptibles. Selon un réfugié malien dans ce camp, l’assistance des partenaires a commencé à diminuer depuis le début de l’année. Ils estiment que cette situation provoque déjà le départ de plusieurs familles.
Mohamed Ag Mohamed El Moctar, réfugié malien au camp Nientao de Burkina Faso, joint au téléphone par Sékou Gadjigo :
» Depuis le début de l’année 2016, les conditions des réfugiés au niveau du Burkina s’amoindrissent petit à petit par manque de moyen. Et les conséquences sont les départs massifs de population. On a enregistré depuis le début de l’année jusqu’à maintenant, le départ de plus de 300 familles. Et ses partenaires l’ont toujours dit, ils ont mis toujours en avant le fait que les moyens diminuent à cause de la crise internationale, que les réfugiés maliens aujourd’hui n’ont pratiquement plus de partenaires et de bailleurs et que maintenant il va falloir trouver les moyens de subsistance ailleurs. Donc déjà on crie SOS. Ils nous ont informés de cette situation. Et la période de soudure qui arrive effectivement, on voit des gens qui se préparent à affronter cette période sans les moyens. Peut-être qu’ils vont trouver une alternative d’ici là « .