Le mois de ramadan commence demain ou après-demain. Pendant ce mois qui dure 29 ou 30 jours, les musulmans doivent s’abstenir de boire, de manger et de toute relation intime, entre-autres, pendant toute la journée. Selon le président du Haut conseil islamique du Mali, « jeûner est une obligation pour tout musulman qui a atteint la puberté et qui est sain d’esprit et capable de jeûner ».
Cependant malgré les mesures prises par les autorités, les prix des produits de première nécessité ont flambé à la veille du Ramadan. Une situation dénoncée par les femmes de la capitale. Elles demandent au gouvernement de trouver une solution à cette situation.
Mahmoud Dicko président du Haut conseil islamique du Mali fait le point sur les règles du jeûne. Il est joint au téléphone par Mahamane Baba Kounta :
« Le jeûne est obligatoire pour tout musulman adulte bien portant. Les règles du jeûne, d’abord c’est de s’abstenir de manger, de boire et de toute relation intime pendant toute la journée. Il y a des facteurs et des causes qui peuvent empêcher un musulman d’observer le jeûne, comme s’il est malade, s’il est en voyage avant d’arriver, si c’est une femme enceinte ou allaitante. Pour les personnes qui ont une maladie endémique, celles-ci doivent faire ce que l’on appelle « la moudit ou le moudit », c’est-à-dire donner un kilo et demi ou un kilogramme de céréales pour chaque jour du ramadan ».
Cette année le mois de ramadan coïncide avec la période de chaleur. Les médecins nutritionnistes recommandent aux fidèles musulmans de ne pas s’exposer au soleil pendant le jeûne et de boire beaucoup d’eau après la rupture pour éviter la déshydratation. Selon eux, « il est conseillé de rompre le jeûne avec des aliments en liquide tel que la bouillie ».
Mme Konaté Bariatou Cissé est conseillère en nutrition. Elle est jointe au téléphone par Ayouba Sow :
« Il faut éviter l’exposition au soleil. Le gros risque c’est surtout la déshydratation, donc cette perte d’eau dans l’organisme a quand même des conséquences néfastes. Après la rupture du jeûne il faut que les gens boivent beaucoup d’eau. L’aliment qu’on recommande après la rupture, c’est surtout les repas équilibrés c’est-à-dire des aliments qui contiennent les trois groupes d’aliments qui sont les aliments de construction tels que la viande, le poisson, les œufs, le lait. Ensuite, il y a les aliments énergétiques, le riz, le mil entre autres. Il y a aussi les aliments de protection qui sont les légumes et les fruits. Au moment de la rupture, moi je conseillerai toujours à ce que les gens puissent commencer avec les aliments liquides tels que la bouillie, les soupes de légumes légères. On peut aussi prendre quelques dattes ».
Le jeûne est déconseillé à quelle catégorie de personnes?
« Ce sont les gens à qui le médecin a conseillé de ne pas jeûner, il y a aussi les femmes enceintes et les femmes qui allaitent et dont l’enfant n’a pas six mois ».
Les femmes du District de Bamako accueillent le mois de ramadan dans un contexte économique difficile. Elles estiment que les prix des produits de première nécessité ont flambé, malgré les mesures prises par les autorités. Elles demandent donc au gouvernement de trouver une solution à cette situation afin de leur permettre de passer une bonne période de jeûne. Elles sont au micro d’Ibrahima H. Diallo :
« Tous les condiments sont devenus chers même pour avoir une tomate de cent francs CFA, maintenant c’est devenu trop cher. Les pommes de terre, les aubergines, le lait, l’huile, le sucre, surtout l’oignon maintenant. Le kilo de l’arachide est vendu à six cents francs CFA. Les prix augmentent soudainement quand le mois de Ramadan s’approche. Nous demandons aux autorités de bien nous faire une remise ».
« On n’a rien préparé parce qu’on n’a pas de sous. Hier on avait le kilo de la pomme de terre à deux cents cinquante francs CFA. Du matin au soir, on est parti cherché ils nous ont dit trois cents cinquante francs CFA le kilo. Qu’est-ce qu’on peut payer ? Et pourtant le gouvernement a dit bien avant le mois de Ramadan que tout sera diminué ».
Du côté des jeunes, l’accueil du Ramadan se fait de façon différente. Certains organisent des fêtes ou des sorties à la veille. D’autres qui abandonnent les mauvaises pratiques condamnées par l’Islam bien avant le début du mois « béni » estiment que c’est une occasion pour lutter contre la consommation du tabac et d’alcool entre autres ».
Ayouba Sow a recueilli les propos de quelques jeunes de Bamako :
« Nous sommes parfaitement prêts. Raison pour laquelle nous sommes là ici dans ce parc pour pouvoir vraiment s’éclater avant de bien commencer ce mois de Ramadan, ce mois béni. Surtout au niveau des jeunes filles, nos sœurs, elles doivent vraiment bien s’habiller afin de ne pas mettre les hommes dans des situations embarrassantes ».
« Moi je pense que le ramadan arrange les jeunes. Quand on est fumeur, le mois de ramadan nous permet d’arrêter de fumer. Ça diminue la consommation d’alcool et de tabac, les maquis seront un peu désertés ».