Des enquêteurs ivoiriens sont arrivés hier mercredi à Bamako. Leur mission intervient après l’arrestation la semaine dernière de deux suspects des attaques de la station balnéaire de Grand-Bassam, dont le cerveau présumé est de nationalité malienne. Selon des sources de la sécurité malienne, citées par l’AFP, « les enquêteurs ivoiriens sont arrivés ce mercredi pour aider à faire avancer l’enquête ». Les échanges se déroulent, selon les partenaires, dans un excellent climat. Les enquêteurs entendent actuellement les deux suspects maliens arrêtés la semaine dernière dans le nord du pays et conduits depuis, à Bamako.
Selon une source sécuritaire malienne, les « services de sécurité de la Côte d’Ivoire viennent avec leurs éléments qui seront confrontés à ceux recueillis par les enquêteurs maliens ». Toujours selon cette même source, citée par l’AFP « les deux suspects arrêtés ont livré des informations ». Les enquêteurs ivoiriens et maliens devraient également s’intéresser à l’homme présenté comme le cerveau de l’attaque de Grand-Bassam, Kounta Dallah, toujours en fuite.
« Kounta Dallah, qui pourrait également se présenter comme Kounta Dialla, est de nationalité malienne ». Le premier suspect, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à Goundam, est soupçonné d’être le chauffeur et le bras droit du cerveau de l’attaque, selon un responsable de la gendarmerie de Tombouctou.
Le deuxième, arrêté samedi à Gossi, a reconnu avoir hébergé certains membres du commando à Abidjan et leur avoir fourni une aide logistique avant l’attaque, selon des sources à la gendarmerie.
Le plus important chef jihadiste présumé du sud du Mali a été arrêté près de la frontière mauritanienne. Il a été transféré ce mercredi à Bamako, par les forces spéciales des services de renseignements maliens.
Souleymane Keïta, était activement recherché par les services de renseignement du Mali et de la sous région. Après avoir appartenu à des groupes terroristes de la région de Tombouctou il s’est rapproché de Iyad Ag Ghaly. Il aurait notamment organisé récemment les attaques de Misséni et de Fakola. Selon les forces de sécurité maliennes, il a finalement été arrêté dans la forêt de Ouagadou vers la localité de Sokolo, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre le chef d’Ançar Dine.
L’arrestation a été menée par les forces spéciales maliennes. Souleymane Keïta est considéré aujourd’hui comme le plus important chef jihadiste malien du sud du pays. Il serait le fondateur de la branche d’Ançar Dine dans cette partie du pays. «Il a été transféré ce mercredi à Bamako ». Selon des sources sécuritaires, cette arrestation a été notamment rendue possible grâce à l’arrestation d’un de ses alliés il y a quelques mois dans le centre du Mali.
Par ailleurs un homme soupçonné d’être un jihadiste a été arrêté mardi à Tombouctou et transféré à Bamako. C’est la troisième interpellation en quelques jours dans cette région du nord du Mali. Cette nouvelle arrestation intervient alors que prend fin aujourd’hui l’état d’urgence. Le régime avait été prorogé par le gouvernement en janvier dernier pour une durée de 3 mois. Pour les responsables du ministère de la sécurité, « le bilan est plutôt positif » car la période a été marquée par « une intense activité des forces de l’ordre sur le terrain ».
Moussa Ag Anfahi est le directeur général de la police malienne. Il est joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko:
« Le bilan qu’on peut tirer, c’est que pendant cette période il y a eu une intense activité au niveau de la police nationale. Nous avons mobilisé les effectifs sur le terrain. Nous avons multiplié le nombre de descentes de police, de perquisitions. Quelques chiffres illustrent cela. Aujourd’hui on a 1465 descentes de police, réalisé 678 perquisitions, interpellé 4785 personnes et déféré 1671, 2834 personnes ont été fichées (il s’agit des personnes signalées au niveau de notre police scientifique). On a saisi 42 armes, 211 véhicules, 1737 motos, 312 cracs (drogue), 134 doses de off (drogue), 2 tonnes et 370 kilos de produits pharmaceutiques illicites. On est intervenu sur environ 33 scènes de crime. »
Est-ce qu’on peut affirmer aujourd’hui que l’état d’urgence a permis de déjouer des projets d’attentats à Bamako et à l’intérieur du pays ?
«En tout cas, ça nous a permis de déjouer beaucoup de choses. Parce que tous ces bandits qui circulent la nuit, on a pu mettre beaucoup d’entre eux hors d’état de nuire. Toute information qu’on a reçu, on a su la vérifier. C’est ce qui nous a permis de déjouer beaucoup de choses, que ça soit dans le cadre des attentats ou dans d’autres crimes que les malfaiteurs ont voulu commettre. »