L’assemblée nationale a voté hier la mise en place des autorités intérimaires. Le texte rejeté par l’opposition a pu être finalement adopté par la majorité des députés. Avec les nouveaux amendements, cette loi concerne désormais toutes les régions du Mali, au niveau des collectivités territoriales. Selon certains spécialistes, la mise en œuvre de ce texte dépend maintenant de la réactivité du gouvernement malien.
Adama Coulibaly est assistant parlementaire à l’Assemblée nationale du Mali et spécialiste de ces questions. Il et joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
« Les autorités intérimaires vont désormais remplacer les délégations spéciales dans le cadre des collectivités. Donc c’est essentiellement ce qui a été voté. Avec les amendements, ça concerne maintenant toutes les régions du Mali.
Ce n’est pas seulement pour aujourd’hui ou demain, c’est aussi pour le futur. Même après les élections, chaque fois qu’il y a possibilité ou des cas de dysfonctionnement, ou le conseil communal n’est pas fonctionnel ou encore si le conseil a été dissout pour quelque cause que ce soit, on peut mettre en place une autorité intérimaire dans ces localités. Ça peut être les régions du nord, ça peut être aussi les régions du sud.
Pour le moment, les modes de désignation ne sont pas définis par la loi, mais c’est un décret pris en conseil des ministres qui va déterminer les modalités de désignation. Mais en réalité, on ne parle pas pour le moment de groupes armés, mais dans la mise en place il y a des membres de la société civile, il y a les agents de l’État, puis les anciens conseillers qui peuvent faire partie de ces autorités intérimaires. Maintenant c’est au ministère en charge de la réforme de l’État et de la décentralisation, en fonction des rapports des différents représentants de l’État au niveau des régions, de voir quels sont les conseils de cercle, les conseils communaux qui ne fonctionnent pas. Donc en fonction de ces rapports, on compte remplacer ces conseils par les autorités intérimaires. Je crois que tout ça va dépendre de la réactivité du gouvernement ».
Le forum de Kidal a pris fin hier. Selon les responsables de la CMA, la rencontre qui a duré 4 jours a été une réussite même sans la participation du gouvernement et de la Plateforme. Dans un communiqué, la CMA a aussi salué l’adoption de la loi sur la mise en œuvre des autorités intérimaires par l’assemblée nationale.
Les élus du nord auraient également tenu une rencontre sur cette loi. Selon le président du conseil régional de Tombouctou, « il y a eu de nouvelles évolutions ».