Deux semaines après l’attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire le 13 mars dernier, deux présumés complices ont été arrêtés au Nord du Mali, précisément dans les localités de Gossi et Goundam. L’information a été confirmée par les services de sécurité maliens. Les deux suspects ont été transférés à Bamako. Leur arrestation a été rendue possible grâce à la coopération entre les services maliens et ivoiriens.
Les deux présumés complices sont tous de nationalité malienne. Ils sont accusés d’avoir « activement participé » à l’attaque de Grand-Bassam. Les deux hommes ont été arrêtés par les forces maliennes suite à deux opérations distinctes.
La première arrestation est celle de Ibrahim Ould Mohamed qui serait le chauffeur et le bras droit de Kounta Dallah, présenté comme le cerveau de l’attaque de Grand-Bassam. Ibrahim Ould Mohamed aurait aussi joué un rôle d’informateur dans cette attaque. Il a été arrêté dans la nuit du vendredi à samedi dans la localité de Goundam, région de Tombouctou.
Le lendemain, Mydi Ag Sodack Dicko, a aussi été arrêté dans la localité de Gossi, au sud de Gao. Il est soupçonné d’être « le logisticien de l’attaque ». Son domicile à Abidjan, aurait par ailleurs servi à loger les assaillants de Grand-Bassam. Il était en Côte d’Ivoire au moment de l’attaque, avant de retourner au Mali.
Ces arrestations ont été possibles grâce à l’exploitation du répertoire du téléphone de l’un des assaillants de Grand-Bassam. Les numéros retrouvés ont été localisés au Mali. Aussitôt arrêtes, les deux hommes ont été transférés à la brigade antiterroriste de Bamako.
Ces deux personnes sont suspectées d’être dans le même réseau terroriste qui aurait conduit les attaques de Bamako, de Ouagadougou et d’Abidjan.
Les autorités locales de Tombouctou se réjouissent de ces arrestations. Elles appellent la population à « plus de collaboration avec les services de sécurité ». Selon elles « tout le monde doit se considérer comme un agent de sécurité ».
Halley Ousmane, maire de la commune Urbaine de Tombouctou, joint par Ayouba Sow :
« J’ai appris que ces deux hommes ont été interceptés : l’un à Goundam et l’autre à Gossi. Ça a été un soulagement pour nous, puisqu’on voit que nos forces de sécurité collaborent. C’est ce que nous avons toujours souhaité. Les populations ont vraiment contribué à leurs arrestations, sinon ça n’allait pas être facile. Les opérations ont été menées par les forces de sécurité maliennes, qui ont reçu de l’information provenant des autres partenaires ».
Pensez-vous que d’autres complices seraient toujours au Mali ?
« Le Mali est le théâtre même de ces gens-là. Ils sont là. Maintenant, l’appel que j’ai à lancer à la population, c’est d’être vigilante, que la jeunesse participe à cette vigilance, qu’elle sache que c’est elle qui est ciblée par le terrorisme. Puisque c’est son avenir qui est ciblé. Nous tous, nous devrons nous investir à donner la bonne information aux forces de sécurité. Que chacun sache qu’il est un agent de sécurité ».
Face aux attaques terroristes au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, les ministres de la sécurité des trois pays plaident pour « la mutualisation des expériences ». Réunis à Abidjan, ils ont décidé jeudi dernier de renforcer les relations entre leurs services face à la menace terroriste dans la région. Le ministre malien de la sécurité :
« Nous avons d’abord décidé de mutualiser nos efforts en terme de renseignement, en terme de partage d’expériences. Nous avons également décidé d’instituer ce type de rencontre. Cela veut dire que de façon périodique, nous allons nous retrouver dans chaque pays pour mettre en place ce mécanisme et le renforcer. Nous avons également décidé d’instituer un bulletin d’informations mensuel. Cela veut dire que chaque ministre pourra savoir tout ce qui s’est passé et qui a trait à la lutte antiterroriste dans chacun des pays. Nous avons également décidé d’accélérer la mise en place de la carte d’identité nationale biométrique de type CEDEAO. Nous avons aussi décidé que chaque pays va s’engager résolument dans la sensibilisation de la population. Rien ne peut se faire sans la population. Donc il nous faut trouver toutes les voies, tous les moyens pour que la population se sente au cœur du dispositif et qu’elle nous donne les informations, qu’elle nous donne les renseignements ».