L’épidémie de la maladie à virus Ebola est encore réapparue en Guinée Conakry. La maladie a fait deux morts cette semaine, alors que l’OMS avait déclaré la fin de la maladie dans ce pays frontalier. Au Mali, la nouvelle est très suivie par les autorités qui appellent à la vigilance.
Dr Almoustapha Issiaka Maïga, responsable du laboratoire d’analyse médical au CHU Gabriel Touré estime que tous les services sanitaires doivent être alertés afin de renforcer les mesures de prévention. Il est joint par Ayouba Sow :
« Les épidémies qu’on appelle des épidémies émergentes comme Ebola, sont des épidémies qui vont et reviennent. Quand ça commence dans un pays, ça ne fini pas aussi facilement. C’est le cas aujourd’hui en Guinée Conakry. L’OMS avait déclaré que la zone est libre d’Ebola, qu’Ebola n’était plus en Afrique de l’Ouest. Mais, malheureusement on a vu la réapparition de deux cas en Guinée Conakry il y a deux jours. Cela confirme que nous sommes menacés. Tous les pays qui sont voisins de la Guinée Conakry sont menacés ».
Est-ce que des mesures ont été prises au niveau de la frontière avec la Guinée pour éviter une autre infiltration de la maladie au Mali, comme ce fut le cas la fois dernière ?
« Le système de sécurité qui a été mis en place la fois dernière n’a pas été totalement abandonné. Aujourd’hui on continue encore à prendre la température de tout le monde au niveau des différents postes frontaliers, surtout les postes vers la Guinée Conakry. On continue encore à prendre les températures des gens au niveau des grandes structures sanitaires pour pouvoir éviter des cas de contamination. On doit être vigilant. Vous savez, quelles que soient les mesures de prévention qu’on met en place, quand il n’y a pas de cas, les gens baissent la vigilance. Maintenant on doit augmenter le niveau de vigilance ».
A Kourémalé, ville frontalière du Mali avec la Guinée Conakry, les postes de contrôles sanitaires n’ont pas cessé de fonctionner. Les populations se disent rassurées toutefois, ils demandent aux autorités d’accentuer la sensibilisation sur la maladie, car certaines populations ne respectent plus les recommandations sanitaires qui consistent à les protéger.
Abou traoré est directeur de la radio communale Benkadi, à la frontière guinéenne. Il est joint par Ayouba :
« Depuis les cas d’Ebola qui ont été enregistrés au Mali. En 2015, les autorités ont pris des dispositions. Il y a deux postes de contrôle au niveau de la frontière. Il y a un poste de contrôle à Kourémalé, juste au niveau du barrage entre le Mali et la Guinée. A Kourémalé il y a une partie guinéenne et une partie malienne. Une fois que vous quittez la Guinée pour le Mali, il y a un premier poste qui contrôle les passagers. A dix kilomètres à l’intérieur du Mali, à Nougani précisément, il y a un autre poste de contrôle. Je crois que ces deux contrôles n’ont jamais cessés de fonctionner. Chaque fois que les passagers viennent, les agents de santé prennent leur température et prennent des mesures en cas de suspicion pour éviter la transmission de la maladie. C’est pour vous dire que si les dispositifs restent en place comme telles, le Mali ne reverra plus un autre cas d’Ebola ».
Est-ce que les recommandations pratiques sont respectées par les populations de Kourémalé ?
« Depuis qu’on a dit à un moment qu’il n’y a plus d’Ebola en Guinée, les mesures sanitaires ne sont pas assez respectées par les populations. Actuellement les gens se donnent les mains, les lavages des mains aussi ont diminué. Mais au niveau des postes de contrôle les lavages des mains continuent ».