Un douanier et deux civils ont été tués ce matin à Hombori, dans la région de Mopti au cours d’une attaque attribuée à de présumés jihadistes. Selon des témoins, les assaillants étaient enturbannés et criaient Allahou Akbar. Pour l’instant l’attaque n’a pas été revendiquée.
Deux pick-up lourdement armés ont attaqué le poste douanier situé à moins de 200 mètres de la gendarmerie. Les assaillants ont ouvert le feu sur le bâtiment et tiré à bout portant sur le douanier qui venait tout juste de prendre ses fonctions la veille. Deux civils chargés d’ouvrir la barrière ont également été abattus. Avant de partir les assaillants ont mis le feu à un véhicule et saccagé le bâtiment à l’arme lourde.
Selon des sources locales, les attaques se répètent régulièrement les lundis et mardis. Ces mêmes sources indiquent qu’un vétérinaire a été récemment bastonné et ligoté alors qu’il partait vacciner des animaux.
Dans le même secteur des hommes armés ont attaqué le village de Boni dans le cercle de Douentza tuant deux civils et blessant un gendarme. Le directeur de l’école de la localité qui était dans les parages au moment des faits est toujours porté disparu.
La région de Mopti connaît une recrudescence de la violence due à des attaques perpétrées par les terroristes du Front de libération du Macina.
Mardi un véhicule d’une patrouille de l’armée a sauté sur une mine à Mondoro. L’explosion de Mondoro a fait trois morts et deux blessés.
Après cette attaque, les élus locaux de Hombori ont décidé d’interpeller les autorités et leur demandent d’assumer leurs responsabilités. Elles exigent la sécurisation des zones frontalières avec le Burkina Faso. Pour les élus, tant que ces secteurs ne seront pas contrôlés, les populations subiront toujours des attaques. Le maire de la localité Amadou Beydi Maiga joint au téléphone par Imirana Kilou Maiga :
« Je dirais ce que nous on a besoin nous sommes à cheval entre Gao et Mopti c’est la première commune en quittant Gao pour Mopti. Mais j’avoue que la zone s’est laissée aller, vraiment nous sommes en insécurité totale tant que la frontière du Burkina Faso reste non contrôlable nous ne serons pas tranquilles. Il y a la frontière du Burkina qui est à l’Est, il y a le côté de Tombouctou là aussi nous sommes en insécurité par ce qu’il n’y a que des dunes là-bas. On a besoin de beaucoup de patrouille, il y a des zones où aucun militaire n’a mis le pied là-bas et on sait que les assaillants se retrouvent généralement là-bas c’est leur quartier général, les gens le savent mais personne ne voit ce qui se passe. Nous ignorons quand même la raison de ce laisser-aller. Sinon on a les éléments pour les mettre hors d’état de nuire mais faute d’armes on sait pas que faire ».