Cette semaine, le Mali a connu une recrudescence de violences dans le pays. Des attaques ont été menées au nord, au sud, tout comme au centre du pays. Les auteurs de ces crimes n’ont pas été arrêtés, mais les autorités estiment que les enquêtes se poursuivent.
Dans le sud, hier matin, aux environs de 7 h 30, un véhicule de civils a été attaqué par des hommes armés à Tallabé, village situé à 35 kilomètres du cercle de Nara. Les assaillants ont dépouillé les forains de leurs biens. Un des occupants de la voiture qui tentait de résister a été battu à coup de crosse par ces individus armés. Il a été retrouvé inconscient par des militaires. Selon le Lieutenant-colonel Mamadou S. Koné, l’armée a retrouvé des pièces d’identité sur place qui pourront permettre d’arrêter les agresseurs.
Dans la nuit du jeudi au vendredi, au centre du pays, dans le cercle de Djenné, un conseiller municipal de la commune rurale de Togoué Mourrari a été assassiné à son domicile par trois hommes armés vers 22 heures. De sources locales, on lui reprochait d’être un informateur auprès des autorités. Avant de s’enfuir, les assaillants ont aussi incendié l’école fondamentale du village.
Le même jour, au nord du pays, trois jeunes ont été froidement abattus par un homme armé devant le siège de la radio associative « Tahanint » de Tombouctou. Ces crimes ont été commis aux environs de 20 heures. L’une des victimes était un animateur de ladite radio.
Pour l’instant, aucun de ces assaillants n’a été retrouvé, mais les enquêtes sont en cours.
Suite à l’assassinat de ces 3 jeunes à Tombouctou, toutes les radios de la région de Gao ont suspendu leurs programmes. Ces stations qui ont cessé d’émettre depuis hier soir à 20h devront recommencer leur diffusion ce soir. La décision vient de l’URTEL Gao.
Le ministre de la sécurité et de la protection civile appelle la population de Tombouctou à ne pas céder à la panique. Selon lui toutes les mesures sont prises maintenant pour sécuriser la ville et retrouver l’auteur de ce crime.
Colonel Salif Traoré est au micro de nos confrères de l’ORTM :
« L’inconnu a ouvert le feu sur un groupe de jeunes qui étaient assis devant une boutique dans le quartier Hamabankou à Tombouctou. Le bilan est lourd puisqu’il s’agit de trois morts. Hamar Oumar Dicko qui était animateur à la radio Tahanint, Samuel Alassane Dicko qui était un ouvrier de la Minusma et Abdel Malick, un étudiant de retour du Maroc. Une enquête a été immédiatement ouverte, confiée à la brigade territoriale de la gendarmerie de Tombouctou. Nous avons pu avoir des témoins sur les lieux qui nous ont indiqué que le tireur aurait été quelqu’un qui portait un turban, qui était à pied et qui, après les coups de feu a immédiatement disparu. Toutes les mesures sont prises actuellement. Nous ne souhaitons pas que la population cède à la panique. Pour le moment nous n’avons pas de mobile pour qualifier ce crime qui est extrêmement odieux. Nous allons prendre toutes les dispositions pour rechercher, appréhender l’auteur de ces coups de feu et le traduire devant la justice ».
Le parti politique FARE AN KA WULI demande la refondation du système sécuritaire du Mali et une meilleure collaboration des pays du G5 sahel pour lutter contre le terrorisme. Les responsables du parti l’ont déclaré ce matin à l’occasion de la première convention nationale du parti tenue à Bamako.