La réponse militaire à l’insécurité s’intensifie au Mali. Depuis deux semaines, l’armée multiplie ses opérations sur le terrain dans le centre et dans le nord du pays contre les terroristes. C’est dans ce contexte que les chefs d’état major du G5 Sahel se sont retrouvés hier à Ouagadougou.
Étaient présents à cette rencontre au sommet, les patrons des forces armées du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de la Mauritanie, et du Tchad. Au centre des discussions, encore et toujours la sécurité dans la région, qui a déjà fait l’objet de quatre autres rencontres.
A l’agenda des responsables militaires, l’organisation des coopérations bilatérales et multilatérales pour réduire la criminalité transfrontalière. Les discussions de ce mercredi ont abouti à la signature d’une charte de partenariat militaire entre les cinq pays de la zone sahélienne. Cet accord devrait permettre la mutualisation des moyens des différentes forces régionales contre les groupes terroristes.
Pour le général de division Mahamane Touré, chef d’état-major général des armées du Mali, il est notamment nécessaire de partager les renseignements pour mieux contrôler les frontières poreuses de la région. A noter la présence à cette réunion du général Pierre de Villiers commandant de la force Barkhane et du commandant des opérations spéciales de la France. La participation aux travaux du responsable militaire français du sommet apparaît logique compte tenu de la proximité qu’entretient l’opération Barkhane avec les différentes forces des pays du sahel.
Des observateurs considèrent que les armées des pays du G5 Sahel n’ont pas le matériel suffisant pour faire face à la menace terroriste. Ainsi Serge Daniel estime que la lutte contre le terrorisme nécessite le recours à des drones. Selon lui, il faut constituer un bloc plus efficace entre les pays. Serge Daniel est journaliste écrivain. Il est joint au téléphone par Assétou Kanté :
« Ce que dit la charte, et qui paraît important en matière de lutte contre le terrorisme, c’est le droit de poursuite. C’est à dire que si vous avez des terroristes qui commettent un crime au Mali, le Mali a le droit de les poursuivre sur le territoire de son voisin. Ce qui à mon avis est nouveau, c’est le fait d’avoir pris la décision de ré-dynamiser une structure qui existe déjà. C’est à dire la structure qui se charge d’échanger des renseignements entre les pays. Le problème, c’est de pouvoir rendre ces rencontres plus efficaces, de parler plus franchement, de dégager des moyens et ensuite, j’en suis persuadé ce qu’il faut pour être plus efficace c’est de pouvoir constituer un bloc. Parce que si vous prenez les armées de ce pays, il n’y a pas forcement le matériel qu’il faut. C’est à dire par exemple les satellites, des drones. Ça n’existe pas, alors que la lutte contre le terrorisme, à mon avis, nécessite de pouvoir avoir quand même des drones ».