La biennale africaine de la photographie signe son retour après quatre années d’absence dû à la crise du Mali. Bamako accueille depuis hier la 10ème édition des « rencontres de Bamako ». L’événement se poursuivra dans la capitale jusqu’au 31 décembre 2015.
Ce festival rassemble une quarantaine de photographes venus de 19 pays d’Afrique et de la Diaspora. Cette édition 2015 a pour thème : « Telling Time » qui signifie en français « conter le temps ». Selon les organisateurs, « ce festival est un outil de promotion d’une vie qui se normalise ».
Samuel Sidibé est le délégué général des rencontres de Bamako. Il est au micro de Ayouba Sow :
« La biennale encourage à ce que, effectivement, la vie redémarre. Pendant trop longtemps, on est resté dans une sorte de situation d’angoisse et d’attente. Je pense qu’aujourd’hui la biennale veut être un outil de promotion d’une vie qui se normalise. Les photos expriment des tas choses, c’est en fonction donc des photographes, vous avez tous les sujets. Vous avez effectivement des sujets qui racontent l’histoire récente du continent avec ces problèmes parfois politiques, des photos qui parlent de la question de l’intolérance religieuse, un photographe malien en particulier en parle. Vous avez toutes sortes de sujets qui s’y trouvent, mais qui sont liés au fait de vouloir raconter l’histoire du continent, raconter donc ces espoirs et ces détresses. Il y a 39 photographes qui ont été sélectionnés sur 800 photographes africains ».
Le lancement de la dixième édition de la biennale de la photographie a été présidé hier par le Premier ministre. Selon Modibo Keïta « la photographie est un facteur générateur d’espoir ». Pour lui, la photographie apaise l’homme et lui permet de voyager à travers le temps d’où le thème de cette édition « Telling time » ou encore « conter le temps ».
Le Premier ministre Modibo Keïta au micro de nos confrères de l’ORTM :
« Nous venons d’assister à un événement de grande importance. Ce voyage à travers le temps, j’ai cru comprendre qu’on disait conter le temps, il faut le raconter, peut-être qu’il faut aussi le déconter. Vous savez, la photographie je le disais apaise l’homme, lui révèle ses forces et ses faiblesses. Au moment où il est presque prêt à maudire la vie parce que la morsure est grande, la photographie lui révèle mais pourtant voilà des images saisissantes, des images qui racontent l’histoire de l’homme, l’histoire du peuple. Donc, ne perdez pas confiance. C’est un facteur générateur d’espoir ».
Beaucoup de personnes sont venues de l’intérieur comme de l’extérieur pour assister à cette 10ème édition des rencontres de Bamako. Parmi elles, plusieurs montrent leur satisfaction quant à la qualité de l’organisation et des expositions. Toutefois, d’autres estiment qu’il y avait plus d’originalité lors de l’édition précédente.
Écoutons ces réactions au micro de Ayouba Sow :
« Moi je viens du Sénégal. En tant que chanteur ça m’inspire beaucoup. J’aime bien Bamako. J’ai vu une des expositions qui m’a beaucoup marqué, qui parle du Congo, qui parle de notre pays, de nous les Africains. Ça me touche aussi et ça m’inspire beaucoup. Le Mali, le Sénégal, le Congo, le Cameroun, il faut qu’on soit uni comme les pays occidentaux ».
« Je viens juste de commencer. Je dirais qu’elles sont un peu plus réaliste, un peu plus triste que celles d’il y a quatre ans. Il y avait beaucoup plus d’originalité il y a quatre ans, mais les thèmes n’étaient pas du tout les mêmes non plus. Je pense que ça joue aussi. Cela fait trois ans et demi que je ne suis pas venu au Mali, depuis les événements. J’ai trouvé que la ville n’a pas beaucoup changé. J’ai beaucoup d’espoir pour la paix au Mali ».
« On sent un climat de confiance. La ville est très agréable. Je ne sens aucun danger. J’ai traversé tout le Mali pour venir de Dakar. Tout le long du chemin, tout était très calme ».