Le bilan de la bousculade à la Mecque ne cesse de s’alourdir. Les derniers chiffres communiqués par le comité de crise des agences de voyage font état de 197 morts, 7 blessés et 168 disparus, côté malien.
Avec ce dernier bilan, le Mali vient en deuxième position des pays les plus touchés juste après l’Iran qui compte plus de 400 victimes à ce jour. Le comité de crise des agences se réunit chaque soir pour faire le recensement des victimes du pèlerinage de la Mecque après avoir fait le tour des hôpitaux et des morgues.
Un centre de bénévole a été mis en place à Bamako depuis le drame pour servir d’intermédiaire entre le comité de crise des agences en Arabie Saoudite et les parents des victimes qui sont ici au Mali.
De son côté, le gouvernement refuse pour le moment de se prononcer sur le bilan donné par les agences. Il continue à se référer à ses premières déclarations qui font état d’une soixantaine de morts.
Le bilan global provisoire de la tragédie aujourd’hui est de 1.633 morts selon des chiffres fournis par 31 pays. Cette bousculade est la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire du hadj.
Le comité de crise des agences de voyage affirme que les recherches sont en cours pour retrouver toutes les victimes de ce drame.
Amadou Maïga membre du Comité de crise des agences de voyage au centre d’identification des pèlerins décédés à Mina joint par Imirana Kilou Maiga.
« Nous avons déjà enregistré 197 décès. Le nombre de disparus est en diminution, c’est normal parce que certains sont parmi les morts, donc nous sommes maintenant à 168 disparus. Mais le nombre de blessés reste inchangé, c’est toujours 7 personnes dans les hôpitaux. Nous avons deux méthodes en ce moment, le visionnage des photos et la fouille des objets laissés par les défunts. Certains ont laissé des objets, donc nous les fouillons. Souvent on peut trouver leur badge, souvent leur bracelet et souvent on trouve leur carte d’identité malienne dans les objets avec de l’argent ou des téléphone quelques fois. Par exemple hier j’ai retrouvé une de nos pèlerins. Elle avait son téléphone et de l’argent. Son téléphone était déchargé, donc j’ai enlevé la puce et mis dans mon téléphone. Ils ont appelé et trouvé que c’est une puce orange du Mali. Donc ce matin, on a confirmé que c’est bien elle ».
Le Haut Conseil Islamique estime que le manque de communication du gouvernement peut s’expliquer. Selon le HCI, l’Etat a ses règles de fonctionnement et ses structures de vérification. Issa Kaou Djime du Haut Conseil Islamique était invité du Grand Dialogue d’hier.
« Face à de telle tragédie, l’état aussi a ses règles de fonctionnement et aussi ses structures de vérification parce qu’il y a eu trois façons de communiquer. On a parlé de disparu, alors dans le premier cas les disparus peuvent être des personnes qui peut-être à cause de la panique se sont éloignées des lieux du drame. Donc pour les premières heures, on ne peut pas les considérer comme des morts puisqu’ils n’étaient pas identifiés comme tel et on avait pas aussi toutes les informations sur les personnes blessées admises dans les hôpitaux. Donc il fallait faire extrêmement attention parce que ce genre d’information évolue ,c’est une première de nature. Il y avait des retentions, il pouvait avoir de prudence. Mais il y avait des polémiques, des raisons politiques parce qu’on a voulu aussi dans un premier temps essayer de faire des récupérations politiques. Je pense que l’information a évolué en fonction de la nature de la crise ».