La traque se poursuit contre les groupes jihadistes qui ont pris pied dans le centre et le sud du Mali. Selon les services de renseignements maliens, ils seraient quelques centaines de combattants encadrés par des vétérans du jihad dans le Nord. Il y a quelques jours le FLM, le Front de Libération du Macina l’un de ces deux groupes, a attaqué le village de Bih faisant quatre victimes deux policiers et deux civils.
Les deux têtes pensantes des mouvements jihadistes de la région de Mopti et du sud du pays sont Amadou Koufa le prédicateur radical qui contrôle le FLM et Souleymane Keïta, originaire du Sud qui dirige la « katiba Khaled Ibn al-Walid.
Tous deux ont en commun d’avoir fait leurs classes lors de la conquête jihadiste du Nord en 2012 aux côtés de Iyad Ag Ghaly. Chacun est ensuite retourné dans sa région pour y recruter dans sa communauté. Sept jihadistes maliens arrêtés en août en Côte d’Ivoire et extradés vers le Mali ont reconnu, appartenir à la katiba Khaled ibn al-Walid et avoir participé à des attaques contre des localités du sud et du centre de leur pays.
Leurs révélations, ont conduit à l’arrestation début septembre de trois hommes, présentés comme les « cerveaux » d’attentats récents contre un domicile d’employés de l’ONU, ainsi que contre des postes de sécurité à Bamako et dans sa périphérie. Selon les enquêteurs, les combattants des deux groupes peuvent circuler discrètement à travers le pays.
D’après cette même source « ils ont la peau noire pour la plupart, et descendent vers le Sud sans armes, pour ne pas être suspects. Arrivés sur place, ils se débrouillent pour trouver les armes et mener leurs opérations ». Selon une source sécuritaire Amadou Koufa se cacherait dans sa région natale de Mopti. « Il a promis à tous les jeunes qui s’entraînent dans cette région de rétablir l’empire peul du Macina « .
C’est toujours la psychose à Bih quatre jours après l’attaque de la localité par des groupes terroristes. Selon le maire, le dispositif sécuritaire n’a pas été renforcé malgré la menace des assaillants de revenir dans la localité. Selon le maire cette situation impacte le quotidien de la population.
Soumaila Djimdé est le maire de Koro. Il a été joint par Awa Berthé
« C’est le statu quo, c’est seulement hier qu’on a reçu un renfort de 15 militaires à peu près qui étaient au niveau de la ville de Koro. Mais ils sont déjà repartis, parce que quand ils sont venus hier, ils ont dit qu’eux ils sont venus pour une mission de trois jours. Ils avaient déjà fait deux jours à Bandiagara, qui était aussi sous menace, donc la mission doit prendre fin aujourd’hui. Actuellement c’est comme si on n’a pas de renfort. La population est plus que paniquée. C’est nous qui avons forcé la population à fêter le 55e anniversaire. Il y avait beaucoup plus de psychose, et ça continue. Il n’y a aucune disposition prise. Nous, nous attendions les renforts, sinon nous n’avons pas d’autres moyens. Comment voulez vous que des civils qui n’ont pas d’armes, qui n’ont rien, se défendent. Ils peuvent pas se défendre. Et puis, ces gens-là, ils sont pas cachés, ils sont à quelques 70 kilomètres de Koro. Ils sont campés là bas ».