La CMA a suspendu hier sa participation au comité de suivi de l’accord de paix d’Alger. Cette décision a été prise lors de la rencontre avec la médiation internationale au siège de la Minusma. La CMA exige que les groupes de la Plateforme quittent la Ville d’Anéfis.
Le comité de suivi, dirigé par l’Algérie, a été mis en place en juin, après la signature de l’accord de paix d’Alger par la CMA. Son but est de superviser sa mise en application.
Sidi Brahim Ould Sidati de la Coordination a annoncé toutefois que son mouvement armé « reste pour le dialogue, tant que sur le terrain » a-t-il-dit « il n’y a pas d’autres violations de cessez-le-feu « .
Une source sécuritaire au sein de la mission de l’ONU au Mali, qui a assisté à la réunion hier, a confirmé l’information du retrait de la CMA, mais s’est cependant déclarée » optimiste « . Une rencontre de la médiation élargie avec le gouvernement malien était prévue cette nuit » pour arrondir les angles « , selon cette même source.
Après cette rencontre, la médiation a annoncé « un communiqué d’apaisement « . Au sein de la médiation, on espère toujours voir dans la journée la CMA assister à la réunion du comité. Une perspective fragile. Sidi Brahim Ould Sidati, a en effet annoncé que » son groupe siégera à la réunion du comité de suivi, mais seulement » pour annoncer « la suspension de sa participation « .
A cet effet, la Médiation internationale exhorte l’ensemble des parties à participer activement au processus de paix afin d’accélérer la mise en place des mécanismes prévus par l’Accord de Paix.
Dans un communiqué rendu public hier, elle s’est dite préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire. La médiation a réitéré « sa ferme condamnation des violations flagrantes de l’Accord de Paix à Kidal par des parties signataires ». Elle demande aux parties concernées de retourner aux positions qu’elles occupaient à la date du 20 juin et à libérer des personnes détenues à l’occasion de ces événements.
Pour la Coordination du Mouvement de L’Azawad « l’effectivité de la mise en œuvre de l’accord n’est pas possible actuellement ». Selon ses responsables « il faudra régler les questions sécuritaires avant d’ envisager leur participation au reste du processus de paix ». Almou Ag Mohamed porte parole de la CMA est joint au téléphone par Arkia Touré
« La CMA ne s’est pas retirée du comité de suivi ni de l’accord, la CMA s’est retirée des activités du comité de suivi. L’effectivité de la mise en œuvre de l’accord n’est pas possible en l’état actuel des choses. Donc il faudrait d’abord que la CMA participe à cette réunion d’urgence avec toutes les autres parties qui va être dédiée exclusivement au règlement du problème sur le terrain. Mettre en place un climat apaisé, propice vraiment à la mise en œuvre de l’accord avant d’envisager la participation de la CMA aux différentes activités du comité de suivi ».
Est-ce que, la CMA suspend sa participation au reste du processus en cours ?
« Pour le moment, tant qu’il y a pas un règlement correct, juste et équitable par les garants de l’accord et la médiation, de la situation qui prévaut sur le terrain, nous ne pouvons pas envisager de continuer à faire comme si de rien n’était ».
Beaucoup d’observateurs estiment que la décision de la CMA de suspendre sa participation aux travaux du comité de suivi était prévisible. Pour l’éditorialiste Souleymane Drabo, « c’est la seule réaction possible en l’état actuel des choses pour la coordination ». Souleymane Drabo est joint au téléphone par Mahamane Almaimoune.
« La décision de la CMA de suspende sa participation au comité de suivie est une réaction à laquelle on pouvait s’attende. Et c’est la seule réaction possible en l’état actuel des choses pour la coordination. Sur le plan militaire la coordination est débordée par la vigueur avec laquelle la Plateforme a attaqué Anefis. On s’aperçoit que les combats se sont déroulés à une cinquantaine de kilomètres de Kidal. Sur le plan militaire je pense que la plateforme a pris le dessus sur la coordination qui a été surprise de la force avec laquelle elle a été attaqué sur un territoire qu’elle considère comme le sien« .