Le Mali a célébré ce vendredi 31 juillet la journée panafricaine de la femme. Le thème retenu cette année est l’autonomisation des femmes et la lutte contre la pauvreté. L’événement a été marqué au Mali par une rencontre des femmes présidée par la première dame. Selon les défenseurs des droits de la femme, en dépit de quelques progrès notés, le Mali est toujours à la traîne en termes d’amélioration des conditions de la femme.
Au Mali, les femmes représentent 52% de la population. Cette frange importante reste malheureusement confrontée à d’énormes difficultés telles que : les violences conjugales, les violences domestiques, le mariage précoce ou forcé entre autres. Dans les contrées rurales, l’accès aux services sociaux de base demeure difficile.
Les femmes sont aussi faiblement représentées dans les instances de prises de décisions. Au sein du parlement elles représentent moins de 10% des députés, alors qu’elles ne sont que trois dans l’actuel gouvernement de la République. Selon une étude de la Banque africaine de développement sur l’égalité du genre, le Mali occupe la 50e place sur 52 états africains.
Les opportunités économiques permettant l’épanouissement de la gente féminine restent encore minimes. Certains féministes estiment que « le statut de la femme reste très faible au Mali. « En plus de la pesanteur sociale, la condition de la femme se heurte parfois à des textes discriminatoires ». Selon elles, « Il faut une mise en œuvre des conventions signées en faveur de la femme afin de permettre son épanouissement ».
Lors de la journée panafricaine, la ministre de la promotion de la femme a annoncé la mise en place des mécanismes pour la mise en œuvre de la politique nationale genre. Cette annonce a soulagé certaines organisations féminines qui demandent que les propos soient traduits en actes.
Madame Doumbia Mama Koita, présidente de la plate forme des femmes du Mali est au micro de Assétou Kanté.
« La femme malienne est très engagée, mais malheureusement les politiques ne prennent pas beaucoup en compte la femme. La ministre de la femme a annoncé que la politique nationale genre a été adoptée par le gouvernement. Mais depuis quelques années cette politique n’arrive pas à se mettre en place et que c’est maintenant seulement qu’on en train de mettre le mécanisme en place, c’est maintenant seulement qu’on est en train d’impliquer les différents départements ministériels pour qu’ils intègrent la dimension genre dans leur politique et leur programme, et je pense que dans les années à venir nous saurons si vraiment cette volonté politique est vraiment réelle et que cette volonté passe de la promesse à l’action. Aujourd’hui il est grand temps que les hommes puissent compter avec les femmes. Ce continent ne pourra jamais se développer sans la participation effective des femmes. Et nous savons très bien le défi auquel les femmes sont confrontées. C’est pourquoi nous demandons aux décideurs que tous les engagements qu’ils ont pris à travers les différentes conventions et traités, qu’on les applique ».
Pour la présidente de la Coordination des associations et ONG féminines (CAFO), la journée panafricaine des femmes doit aussi interpeller sur la condition de la femme rurale. Selon elle, il est impératif que la femme rurale soit associée aux combats d’aujourd’hui.
Oumou Touré, présidente de la CAFO, au micro de Assétou Kanté.
« La condition de la femme rurale est une réalité. Tant que ces femmes ne décollent pas, tant que la grande majorité des femmes qui vivent, qui survivent, qui se surpassent, qui se dépassent dans un environnement hostile à leur promotion, tant que nous ne joignions pas notre combat à leurs besoins, à leurs priorités, à leurs préoccupations, je pense que ça sera un vain mot. Il va toujours avoir le fossé qui va nous séparer. Des femmes qui crient en haut, des femmes qui souffrent en bas. Et je pense que c’est le moment aujourd’hui de lier la base au sommet pour que les femmes puissent continuer ».