Plus d’une centaine de femmes et filles ressortissantes du Nord ont été prises en charge par l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes (APDF) depuis le début de la crise au Mali. L’information a été donnée au cours de la journée porte ouverte organisée ce matin au siège de l’association.
Les violences faites aux femmes restent une triste réalité au Mali. Selon l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes, la crise que le pays a connue en 2012 a contribué à son aggravation. Des cas de violences sexuelles, de mariage forcé ou précoce sont régulièrement enregistrés au sein de l’association. A travers sa maison d’accueil, l’association vient au secours de ces femmes et filles victimes de violences et parfois réduites au silence.
Selon la présidente de l’APDF, l’association a accueilli plus d’une centaine de ressortissantes des régions du nord. La plupart traumatisée par les atrocités qu’elles ont subi ou vécu pendant la crise.
Outre la prise en charge, l’Association avec le soutien de ses partenaires s’occupe de l’assistance judiciaire de ces victimes. Selon la présidente, « l’association a défendu plus de six cents femmes et filles victimes de violences sous toutes ses formes entre 2013 et 2014 ».
L’association contribue aussi à l’autonomisation de ces femmes en les initiant à des activités génératrices de revenus telles que la couture, la transformation des produits locaux, entre autres.
Plusieurs témoignages sur la situation des droits des femmes ont aussi marqué cette journée. Des témoignages selon lesquels, le combat pour l’épanouissement des femmes reste une lutte de longue haleine au Mali.
Certains défenseurs des droits des femmes estiment qu’il y a maintenant une prise de conscience chez les femmes pour la défense de leurs droits. Cependant, elles restent confrontées selon eux, à des textes discriminatoires. Ces féministes pensent que, l’Etat doit aujourd’hui mettre en application les différentes conventions signées en la faveur des femmes et des filles.
Maitre Kadidia Traoré, avocate, est au micro de Sékou gadjigo
« Après tout ce qu’on a vu, on se rend compte que la femme malienne évolue. Elle connaît son droit, elle est informée de ses droits et elle est prête à améliorer son statut. C’est ce qui est très important, parce que le statut de la femme malienne est faible. Le gouvernement, les associations féminines et les associations des droits de l’Homme ont fait beaucoup d’efforts, mais beaucoup restent à faire parce que nous avons jusqu’à présent des textes discriminatoires, c’est-à-dire des textes qui sont à l’encontre du bien-être de la femme. Des conventions signées et ratifiées en la faveur des femmes et filles ne sont toujours pas dans l’arsenal juridique interne du Mali. Nous demandons aux autorités de faire en sorte que ces conventions puissent être appliquées pour le bien-être de tous les maliens ».