Un présumé jihadiste a été arrêté ce jeudi par les services de sécurité du Mali. L’information a été confirmée par les sources militaires maliennes, mais ne donnent pas plus de détails. L’homme présenté comme un émissaire de Iyad Ag Ghali venait du Nord et a été arrêté à Ouan dans le cercle de San. Cette arrestation intervient quelques jours après les menaces proférées par le groupe islamiste Ansar dine.
L’homme a été interpellé alors qu’il se dirigeait vers la capitale Bamako. Il portait sur lui des vidéos de propagande d’Iyad Ag Ghali, selon RFI. Sur ces vidéos, dont la date d’enregistrement est très récente, le chef du mouvement terroriste Ansar dine appelle ses fidèles du nord et du sud à la mobilisation.
Le présumé terroriste a la peau noire et est originaire du Nord. L’arrestation a été confirmée par une source sécuritaire malienne, jointe par notre rédaction. Mais elle ne donne pas plus de détails. En début de semaine, Ansar dine a lancé des menaces contre ceux qu’elle considère comme « les ennemis de l’islam ». Le groupe islamiste a également déclaré qu’ « il empêchera la mise en œuvre de l’accord de paix signé par le Gouvernement du Mali et les groupes armés du Nord ».
Hier vendredi, les chancelleries occidentales ont envoyé des messages d’alerte à leurs ressortissants pour les prévenir des risques d’attentat dans la capitale. Des présumés jihadistes se réclamant d’Ansar dine ont attaquées le mois dernier plusieurs localités au centre et au sud du pays.
Pour certains observateurs, cette arrestation est la preuve que le terrorisme n’a pas de couleur et que le danger peut venir de partout et de n’importe qui. Selon eux, le risque zéro n’existe pas et il faut aujourd’hui une lutte permanente contre le terrorisme.
Voici l’analyse de Serge Daniel, journaliste-écrivain. Il est joint par Sékou Gadjigo
« Personne n’est à l’abri. Vous avez vu qu’ils ont fait des opérations à Niamey, à N’diamenah, etc. Dans le passé ils ont fait des opérations à Nouakchott, à Bamako. La lutte doit être permanente. En revanche, ce qui est important dans cette affaire, c’est de voir que le terrorisme n’a pas de couleur, ce n’est pas une question de peau blanche ou de peau noire. Il y a plusieurs nationalités là-dans. Maintenant au niveau des forces de sécurité, ce qu’on peut remarquer, c’est qu’il y a visiblement une meilleure coordination entre les forces de sécurité maliennes et c’est plutôt à leur actif. Pour ce qui concerne l’alerte donnée par les chancelleries occidentales, ces alertes sont liées à mon avis à ces arrestations. Et c’est une mesure de précaution. Le risque zéro n’existe pas, mais moi, mon sentiment personnel c’est que quand on observe tout ça, il y a un renforcement du dispositif à Bamako, mais discret, plus moderne, plus adapté à mon avis à la nouvelle situation ».