La population de Ménaka a remis hier à la plate-forme un mémorandum dans lequel elle exige son maintien jusqu’au retour de l’armée dans toutes les villes du nord. Une délégation conjointe de la plate-forme et de la médiation s’est rendue hier sur place pour rencontrer la population.
Dans sa déclaration, la population exige que les groupes armés de la plate-forme restent aux côtés des FAMAs et des forces de la Minusma pour assurer la sécurité à Ménaka. Selon les habitants, en l’état actuel, la plate-forme ne peut pas se retirer de la ville. Du côté de la plate-forme, on annonce qu’une décision sera prise après concertation. Le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud l’a d’ailleurs confirmé « après cette demande de la population » a-t-il dit » nous allons maintenant nous réunir ».
Suite à sa rencontre avec la médiation au cours de laquelle, elle a déclaré ne pas être opposée à un retrait de Ménaka, la plate-forme s’est rendue dans la ville pour mesurer l’état de l’opinion dans la ville. La délégation s’est heurtée à un refus catégorique de la population. Pourtant un membre de la coalition pour la paix, initiatrice des manifestations dans la ville, a laissé entendre avant la rencontre d’hier que les habitants ne s’opposent pas au retrait de la plate-forme. Pour autant que la CMA ne revienne pas occuper la localité. A ce stade, la situation reste toujours bloquée et conditionnée par le refus de la population.
Selon la plate-forme, le but de la visite d’hier était de discuter avec la population des conditions de son retrait. Mais face au refus des habitants, les mouvements de la plate-forme ont décidé de se concerter avant de prendre une décision. La plate-forme assure en revanche qu’elle ne sera pas un obstacle au processus.
Habala Ag Hamzata, secrétaire général adjoint du Gatia, membre de la plate forme, joint au téléphone par Séjou Gadjigo.
« Un des secrétaires généraux des mouvements de la Plate-forme a bien précisé, à la foule, l’objectif de notre mission à Ménaka qui n’est autre que de discuter avec la population de Ménaka pour voir dans quelle condition la Plate-forme ne doit pas être un blocage pour le processus de paix. Quand on a soulevé la question, la population a répondu dans sa majorité non, non pour le départ de la Plate-forme. Les responsables qu’on a rencontré là-bas ont clairement dit qu’aujourd’hui la Plate-forme est indispensable pour la sécurité de la population de Ménaka ».
Est-ce-qu’aujourd’hui le retrait de la Plate-forme relève de la décision de la population de Ménaka ?
« Nous nous pensons que c’est une responsabilité qui est partagée. Puisque nous Plate-forme quand on a pris les armes, c’était pour sécuriser nos populations, pas pour autre chose ».
La Coordination des Mouvements de l’Azawad maintient toujours sa décision de signer l’accord pour la paix et la réconciliation le 20 juin prochain à Bamako. Toutefois, elle demande aux parties de respecter leurs engagements et de ne pas créer un autre blocage dans le processus. Selon Almou Ag Mohamed, porte parole du HCUA, membre de la CMA, la plate-forme joue à un jeu qui risque de mettre en cause à nouveau le processus.
Il est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« Nous, nous considérons que nos frères de la plate- forme sont en train de jouer à un jeu qui risque de bloquer le processus parce que nous ne comprenons pas que les groupes de la plate-forme qui se disent républicains essaient d’aller contre les engagements qui ont été pris par la République à travers le gouvernement. Pour la signature du 20 nous avons dit à Alger qu’il faudrait que les engagements qui ont été pris là bas par la Coordination et par le Gouvernement sous les auspices de la Médiation internationale, il faudrait que ces engagements soit respectés avant la signature du 20. A notre grande surprise, nous voyons que ça ne se passe pas comme prévu avec nos frères de la plate-forme qui occupent Ménaka de façon arbitraire ».