Le 25e sommet de l’union africaine a débuté aujourd’hui à Johannesburg en Afrique du Sud. Une cinquantaine de chefs d’Etat africains, dont le Président IBK, participent à cette rencontre. Comme lors de la précédente réunion, « l’autonomisation et le développement des femmes en vue de la réalisation de l’agenda 2063 de l’Afrique » sera au centre des discussions. Outre ce thème les questions de l’immigration et de xénophobie seront aussi abordées
Les travaux devraient démarrer avec une session à huis-clos consacrée aux questions de l’immigration et de xénophobie. Plus d’un millier de migrants africains en partance pour l’Europe ont péri dans des naufrages d’embarcations de fortune au large de la méditerranéenne. Parmi les victimes près de 200 Maliens avaient été recensés.
Contrairement à leurs homologues européens qui ont organisé des sommets d’urgence, les dirigeants africains avaient timidement réagi après ce drame. Ce sommet est l’occasion pour les présidents africains de prendre des mesures idoines pour résoudre la question de l’immigration clandestine.
La xénophobie sera aussi un des sujets brûlants de ce sommet. L’Afrique du Sud hôte du sommet a connu une vague de violences xénophobes dirigées contre les ressortissants africains. Sept personnes avaient trouvé la mort lors de ces attaques.
Débattue lors du 24e sommet, la question de l’autonomisation et le développement des femmes occupent cette année encore une place de choix. Le continent reste encore à la traîne par rapport à l’amélioration des conditions de la femme et des questions liées au genre.
« Ce sommet de deux jours ne peut pas apporter de réponses à des questions aussi importantes », C’est du moins ce que pense l’écrivaine Aminata Dramane Traoré. Pour l’ancienne ministre, les dirigeants africains ne posent pas le véritable débat. Selon elle, les États africains doivent réfléchir à un nouveau modèle socio-économique qui permettrait l’épanouissement de leurs peuples.
Aminata Dramane Traoré a été jointe par Sékou Gadjigo.
«L’agenda 2063 n’a rien à voir avec l’idéal de Modibo Keita. Modibo Keita, Kwame N’krumah et Sekou Toure étaient parfaitement conscients du fait que si nous ne transformons rien, si nous n’avons pas nos industries, nous n’avons pas de marché, cette catastrophe était prévisible. Maintenant est-ce que l’Union africaine peut rompre avec ce modèle sans être privée de ressources parce qu’elle est cruellement dépendante de l’aide de ces gens qui lui demandent maintenant de les aider à gérer les conséquences de l’échec du modèle. C’est là où il y a la complexité. Ils sont conscients du fait qu’il faut faire quelque chose. L’Europe dit qu’elle n’ a pas de solution et ce n’est pas les 54 pays africains qui, en 24 heures ou 48 heures, puissent trouver une solution miracle. Comme on vient de le dire pour l’immigration, quand le développement n’a pas d’assise nationale et que vous dépendez cruellement de l’aide extérieure, donc il n’y a pas de planète femme à part où les femmes vont avoir leur autonomie pendant que leurs pays vont à vau-l’eau ».