Pas de manifestation aujourd’hui à Ménaka où la situation est calme. Une délégation de la Minusma était hier dans la ville pour échanger avec la population. Les discussions ont porté sur la question sécuritaire, les problèmes d’eau et d’électricité.
Selon le président de la coalition pour la paix dans la ville, la population maintient toujours sa position. Pour lui, « la plate-forme quittera Ménaka, quand la CMA ne contrôlera plus Kidal ».
Bouhayna Mohamoud Baby, président de la coalition pour la paix et la stabilité dans le cercle de Ménaka joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Le langage de la population de Ménaka est clair. La CMA hors de Kidal et l’armée malienne doit sécuriser Kidal. Sans cela, il n’est pas question que la plate-forme quitte Ménaka. Parce que lorsqu’on dit que des milices ou des mouvements armés ne peuvent pas sécuriser une ville, pourquoi des mouvements armés sont en train de sécuriser Kidal. Donc nous ne comprenons pas cet acharnement de la part de la communauté internationale. Et que la communauté internationale comprenne qu’on est dans un monde de démocratie, la voix appartient au peuple. La décision au peuple, le pouvoir au peuple, par le peuple et pour le peuple. La Minusma a compris, parce qu’elle a eu une marrée humaine de plus de 5000 personnes. Et la Minusma dit qu’elle fera passer le message au niveau de la médiation et au niveau de leur siège à New York ».
Pour autant le président de la république se dit optimiste quant à la signature le 20 juin prochain de l’accord de paix par la CMA. Il l’a annoncé hier lors de la rencontre entre la Minusma et les leaders religieux. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi demandé le soutien de l’ensemble de la communauté internationale pour la mise en œuvre de cet accord.
IBK au micro de nos confrères de la télévision nationale.
« Nous avons l’espoir très fort que le 20 juin ici même à Bamako, en ce lieu même, que nos frères qui ne l’ont pas encore fait viendront apposer leur signature au bas de l’accord de paix, scellant ainsi la fin d’un processus officiel et théorique. Le reste devra suivre, qui ne sera pas aisé, qui ne sera pas facile, qui ne sera pas de tout repos. Pour lequel également, nous aurons besoin avec modestie, avec humilité, avec foi en la solidarité humaine, nous aurons besoin encore de l’accompagnement et de la Minusma et de l’ensemble de la communauté internationale. Lequel accompagnement qui ne nous a jamais fait défaut au long de cette crise multiforme que nous avons connu en ce pays, le Mali ».
Après la signature définitive de l’accord de paix, le 20 juin prochain, le gouvernement va prendre un certain nombre d’initiatives pour le retour de la paix et de la réconciliation nationale. Le Premier ministre Modibo Keïta, l’a annoncé dans sa déclaration de politique générale. Modibo Keïta au micro de nos confrères de l’ORTM.
« Faisant suite à la signature de l’accord de paix, le gouvernement s’attellera à l’opérationalisation de la commission vérité, justice et réconciliation. L’organisation de la conférence d’entente nationale et l’élaboration d’une charte nationale pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale. La valorisation du statut des autorités traditionnelles, l’adoption de la loi 2012 – 025 du 12 juillet 2012 portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier 2012 et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012, l’élaboration du projet de décret d’application de la dite loi est en cours. La tenue des assises sur le nord du Mali. L’organisation des foras locaux, régionaux et nationaux. L’organisation des conférences, séminaires, ateliers et manifestations culturelles. Les rencontres inter-communautaires et intra-communautaires ».