La France annule 43 milliards de Fcfa de la dette monétaire du Mali. A Paris depuis samedi, le ministre de l’Économie et des Finances, Mamadou Igor Diarra devrait signer ce lundi l’accord d’annulation de cette dette. Cette annulation est la concrétisation d’un engagement pris il y a quelques semaines par les autorités françaises.
Cette créance représente environ un tiers de la dette bilatérale totale du Mali envers la France. Près de 65 millions d’euros sur 229 millions d’euros contractée en 1984, suite à la réintégration du pays dans l’UEMOA.
En Avril dernier, en marge du sommet des pays membres de la zone franc tenu à Bamako, le ministre Français des finances a annoncé l’annulation de cette dette monétaire au Président IBK.
Selon le ministre, ce geste s’inscrit dans le cadre du soutien de la France pour le développement et la lutte contre le terrorisme au Mali. « Si on veut éradiquer la terreur, il faut lutter contre son financement par des mécanismes appropriés », avait par ailleurs ajouté le ministre Sapin.
Le Gouvernement du Mali a salué le « geste de générosité » de Paris, précisant qu’il arrive à une période où « de nombreux défis sont à relever, notamment dans le domaine sécuritaire »
Depuis 2013, la France a pris la tête d’une intervention militaire internationale au Mali pour chasser les jihadistes du nord du Mali.
Certains observateurs pensent que, la dette annulée n’aura aucun impact direct sur notre économie. En revanche ils estiment que lorsque l’argent est utilisé dans la lutte contre le terrorisme, il peut rassurer les investisseurs étrangers à revenir.
Etienne Fakaba Sissoko, chercheur au Centre d’analyse politique et économique est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« Indirectement oui, l’annulation peut avoir un impact positif sur nous. Si on se dit que c’est véritablement pour aider le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Parce que qui parle de terrorisme parle d’insécurité et parle également du climat des affaires. Donc, indirectement en ayant un climat favorable, en améliorant la qualité de notre sécurité cela peut attirer les investisseurs directs étrangers qui pourront venir nous aider. Mais directement pour le panier de la ménagère il n’y a aujourd’hui rien à attendre de nouveau que ce qui n’était déjà prévu. En tout cas c’est le signe que le Mali aujourd’hui n’est pas solvable. Ça veut dire que le Mali n’est pas aujourd’hui en mesure de faire face à ces engagements extérieurs. Ce qui est véritablement très critique pour notre économie. Par ce qu’il faut qu’on arrive à rassurer les partenaires que les engagements que nous prenons en terme de dette, que nous sommes en mesure quelques soient les difficultés de les honorer ».