La Plate-forme rejete les deux documents proposés par la médiation aux différentes parties. Le gouvernement malien et la CMA ont pour leur part signé les deux textes. La plate-forme demande que ses points de vue soient pris en compte. D’autre part, la CMA a annoncé ce matin qu’elle signera l’accord de paix le 20 juin prochain à Bamako.
Les deux documents proposés par la médiation ont été signés aujourd’hui par le gouvernement malien et la Coordination des Mouvements de l’Azawad. Par contre la Plate-forme rejette et refuse d’apposer sa signature sur ces deux textes. Pour le premier document qui prend en compte les amendements de la CMA, les responsables de la plate-forme estiment que leurs positions n’ont pas été prises en compte. Concernant le second document sur la cessation des combats, la plate-forme veut d’abord consulter la population de Ménaka.
Du côté du gouvernement malien, le ministre des affaires étrangères a déclaré que « c’est dans le souci de la mise en œuvre de l’accord de paix et dans l’intérêt exclusif des populations, que Bamako a signé ces documents. Toutefois, selon Abdoulaye Diop « ces deux documents ne peuvent être un additif ou une annexe à l’accord déjà signé le 15 mai ». « Cet accord reste intouchable et la Médiation a garanti cela » a-t-il précisé.
La CMA a pour sa part annoncé qu’elle signera l’accord pour la paix et la réconciliation, le 20 juin prochain à Bamako. C’est ce qu’a déclaré Bilal Ag Acherif, le président de la Coordination, à l’issue d’une rencontre avec la médiation internationale.
Selon beaucoup d’observateurs, ces textes devraient permettre d’arriver à une cessation des hostilités car ils prennent en compte les exigences de la CMA.
Alexis Kalambry, Directeur de publication du journal « Les Echos » est joint par Sékou Gadjigo
« En réalité on a tourné autour du pot, Depuis que Ménaka a été reprise à la CMA, elle a commencé à attaquer au vu et au su de tout le monde. Elle a revendiqué tout ce qui s’est passé sur le terrain pratiquement comme attaques. Et elle a exigé et obtenu de nouvelles négociations. Le Gouvernement a produit un communiqué pour dire qu’il ne s’agit pas de nouvelles négociations. Mais à la clé qu’est-ce qu’on a vu ? Ménaka va être retiré au Gatia et il y aura une force internationale. Et toute suite la CMA a produit un communiqué pour dire qu’elle cesse les attaques. Bon, ça va stopper pour le moment en attendant qu’ils aient d’autres revendications à satisfaire. Il nous faut comprendre et accepter aujourd’hui un fait. Maintenant nous sommes dans une position où pour le moment nous n’avons pas les moyens de faire autrement. Donc, acceptons la paix comme cela se doit et quand on sera fort et capable, on rétablira la justice ».
Alors que des discussions sont en cours pour arriver à une cessation des hostilités sur le terrain, les civils sont régulièrement pris à partie dans le nord du Mali. Trois personnes ont été tuées cette semaine lors des attaques menées dans différentes localités. L’information a été donnée par des élus locaux et confirmée par une source sécuritaire. Ces exécutions interviennent quelques semaines après le meurtre de six personnes à Tin Hama dans la région de Gao.
Selon une source municipale, un civil a été tué mercredi par des hommes armés à bord d’un véhicule. Le meurtre s’est produit non loin de Goundam, au nord-ouest de Tombouctou. Une source sécuritaire a également annoncé jeudi la « mort par balle » d’un autre civil d’une quarantaine d’années à une trentaine de kilomètres de Tombouctou.
Un transporteur enlevé en début de semaine par des hommes armés à Ménaka a été retrouvé mort. Depuis la violation du cessez-le-feu le 27 avril dernier, le nord du Mali a connu une recrudescence de la violence.
Les populations civiles sont régulièrement prises pour cibles dans les affrontements entre ces différents groupes armés.
Il y a quelques semaines des hommes armés ont exécuté un enfant de moins de 5 ans et son tuteur, un militaire. Le 21 mai dernier à Tin Hamma, dans la région de Gao, six civils ont été exécutés suite à des affrontements entre les groupes armés de la coordination, ceux de la plate forme et l’armée malienne.
Les organisations de défense de droit de l’Homme ont condamné ces exécutions et demandé l’ouverture d’une enquête sur ces événements.