Un casque bleu tué, un autre blessé, c’est le bilan d’une attaque qui a visé dans la nuit de lundi à mardi, un véhicule de la MINUSMA à Bamako. Cette nouvelle attaque intervient une semaine après une tentative d’attentat échouée devant une résidence de personnel de la mission onusienne à Bamako.
Les deux soldats qui appartiennent au contingent bangladais, venaient de l’aéroport de Bamako-Sénou, lorsque des hommes armés à bord d’un véhicule les ont tiré dessus. Les assaillants n’ont pas été identifiés. Et les recherches minutieuses dans la capitale pour retrouver les auteurs de la fusillade n’ont, pour le moment, pas abouti. L’attaque, non plus, n’a pas été revendiquée.
Cependant certains n’hésitent pas à avancer la piste terroriste. « Ce forfait doit être qualifié d’acte terroriste. Les auteurs sont les ennemis de la paix », a déclaré une source sécuritaire.
La mission onusienne a dans un communiqué déclaré que « des enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’incident ».
La semaine dernière, des hommes armés avaient déjà tenté sans succès d’organiser à Bamako, une attaque contre un bâtiment servant de résidence à des casques bleus. Le gardien des lieux avait été blessé par balles. Là aussi, l’attaque n’avait pas été revendiquée.
En dépit de la signature de l’accord de paix et de réconciliation, le 15 mai dernier, entre le Gouvernement et certains groupes armés, la situation sécuritaire n’a cessé de se détériorer. Cette attaque en pleine capitale pourrait alourdir l’atmosphère déjà délétère sur certaines parties du territoire.
Selon Ousmane Kornio, spécialiste des questions de sécurité «l’attaque contre la Minusma en plein cœur de la Capitale donne à réfléchir ». Il estime que cette nouvelle attaque pose le problème de la sécurisation de la mission et de son personnel.
Ousmane Kornio joint au téléphone par sékou Gadjigo.
« La Minusma n’a jamais cessé d’être attaquée mais elle s’est fait toujours attaquer sur le terrain, leur attaque à Bamako, surtout suite à la signature de l’accord pose vraiment problème. Qui n’est pas content de la Minusma ? c’est la question qu’il faut se poser. Qui n’est pas content de la présence de la Minusma, qui n’est pas content du rôle que joue la Minusma ? Et qui doit assurer la sécurité de la Minusma? Je crois qu’il y a un débat qui doit être ouvert à ce niveau là pour que ce soit vraiment bien précisé. Est-ce que c’est la Minusma qui doit assurer sa propre sécurité, ou est-ce que c’est le Gouvernement malien qui doit assurer la sécurité de la Minusma, d’autant plus qu’elle est sur son terrain? Ou bien est-ce que l’opération Barkhane aussi doit être associer à la sécurisation de la Minusma? Des enquêtes doivent être commanditées, parce qu’il faut pas aller vite en besogne pour dire que c’est tel ou tel groupe qui l’attaque. Sur le terrain on peut penser que ce sont les groupes armés, mais quand ça arrive à Bamako, les mécontents à Bamako sont encore très nombreux de la présence de la Minusma ».