A Alger, les négociations ont débouché sur une note d’échec. La cérémonie de paraphe par la CMA, annoncée par la médiation, n’a pas eu lieu. Face au refus de la coordination de parapher le projet d’accord de paix, le chef de file de la médiation fixe la signature définitive de l’accord au 15 mai prochain à Bamako. En attendant, la tension reste vive entre la médiation et la CMA.
Cette décision a été prise par la médiation dans un communiqué publié hier. Il intervient après une série de réunions avec la coordination des mouvements armés. Dans le communiqué, le médiateur se réjouit que « l’accord paraphé ait été accueilli favorablement par la grande majorité des Maliens ». Elle assure qu’elle veillera à la mise en œuvre dudit l’accord.
Le médiateur algérien avait convoqué les parties pour la cérémonie de paraphe du projet d’accord le 15 avril dernier par la CMA. Celle-ci n’a pas souhaité parapher le document « en l’état actuel », mais exige plutôt l’ouverture de nouvelles négociations. Une option rejetée par la médiation pour qui, « les négociations sont terminées ».
Les autorités du Mali, qui partagent cette position, ont exclu toute idée de remettre en cause le texte déjà paraphé par le gouvernement et la plate-forme. En fin de semaine, la tension était montée entre la CMA et la médiation.
Les délégations organisent donc progressivement leur retour, en attendant le 15 mai prochain à Bamako, date de la signature définitive de l’accord de paix.
Sur cette question, le Ministre des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, de retour d’Alger, prévoit de rencontrer la presse demain dans l’après-midi à Bamako.
« La signature d’un accord de paix à Bamako sans la CMA est l’étape logique dans ce processus ». C’est du moins ce que pense Souleymane Drabo, Editorialiste au journal l’Essor. Selon lui, cette signature permettra d’isoler complètement les groupes rebelles.
Souleymane Drabo, éditorialiste au Quotidien national l’Essor, joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« On ne peut pas dire aujourd’hui si c’est une bonne idée ou non. Mais c’est une idée logique, c’est une étape logique, parce que la CMA a sérieusement éprouvée la patience de la médiation. Je crois que la médiation, aujourd’hui, est exaspérée. Elle a compris que la voie du dialogue serein était en train d’être dépassée, parce que je vous rappelle que depuis le début du mois de mars, la coordination n’a pas avancé d’un pouce depuis lors. Et chaque fois qu’elle a été recontactée, elle est revenue avec les propositions d’avant l’accord de Ouagadougou ».
Est-il possible aujourd’hui de poursuivre le processus de paix sans la CMA ?
« Non, c’est impossible. C’est comment trouver le levier pour amener la CMA au paraphe puis à la signature. La médiation a estimé qu’elle avait utilisé la méthode douce pendant assez longtemps. Maintenant elle a enfilé un gant un peu plus rude pour les emmener à la négociation. Maintenant, une fois que cette signature a lieu sans la CMA, elle va se retrouver totalement isolée et elle perdra tous ces soutiens. Moi j’ai toujours soutenu que tôt ou tard, elle arrivera à un accord, parce que c’est la paix qui arrive au bout ».