Toutes les délégations parties prenantes au conflit au Nord du Mali, dont la CPA, et le HCUA, sont actuellement présentes à Alger. Des représentants de la médiation internationale, dont la CEDEAO et l’Union africaine, eux, sont arrivés depuis hier. Quant à la Plate-forme des groupes armés, leurs représentants sont arrivés ce matin.
C’est le ministre Abdoulaye Diop qui représentera la partie malienne dans cette nouvelle étape du processus d’Alger.
Cette présence à Alger des parties en conflit fait suite à la lettre du chef de file de la médiation invitant à une cérémonie de paraphe du projet d’accord de paix le 15 avril par la Coordination des mouvements armés. Le1er mars dernier, le gouvernement du Mali et la plate-forme avaient paraphé le document. Mais la CMA avait souhaité « consulter sa base ».
Depuis, l’accord de paix est dans une impasse, à cause de ce refus. Il y a quelques jours, coordination annonçait qu’elle n’entendait pas participer à la cérémonie de ce 15 avril. Pourtant, des groupes membres de la CMA sont présents en ce moment à Alger. Il s’agit notamment de la Coalition du peuple de l’Azawad, CPA, et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, le HCUA.
Ce matin, la médiation internationale a tenu une réunion pour, dit-elle, décider de la suite du processus. A leur sortie, les responsables se sont abstenus de toute déclaration à la presse. Pour certains observateurs, la cérémonie de paraphe par la CMA pourrait quand même avoir lieu au cours de ce qui pourrait être le sixième round des négociations.
Pour Thierry Perret journaliste spécialiste du Mali et auteur, il y a un manque de confiance et de garantie entre les protagonistes. Selon lui, il est difficile à ce stade de dire que la CMA paraphera le document d’Alger.
« On n’a peut-être pas tous les éléments d’information, certaines sources ou informations publiées par la presse d’ailleurs font état de division au sein de la CMA. Mais j’aurais tendance à dire que c’est un peu le même problème depuis le début du processus. D’ailleurs qu’il y a un problème de confiance et sans doute aussi de garantie porté aux uns et aux autres protagonistes. Je crois que ça se situe dans ce cadre. Ceci-dit la dynamique semble aller vers un paraphe de l’accord même ci c’est difficile et laborieux. Faut-il croire à ce que la CMA paraphe enfin ce document? C’est difficile à dire. Il y a certainement plein d’éléments d’analyse qu’il faudrait mettre en jeu »
Une centaine de personnes ont marché ce matin à Kidal pour protester contre le paraphe de l’accord d’Alger sans les amendements proposés le 17 mars dernier par la CMA. Selon les manifestants l’accord en l’état actuel ne peut pas installer la paix et la sécurité dans la zone. Le témoignage d’un manifestant à Kidal.
«Une marche a été organisée pour manifester le mécontentement de toute la population en ce qui concerne le paraphe de l’accord d’Alger. A ce que je vois, l’ensemble des gens disent que l’accord n’est pas bon et qu’il faut prendre en compte les amendements avant sa signature. Concernant la sécurité ça fait un bout de temps, je dirai que ça va parce que je n’ai pas constaté dans la ville des attaques à main-armée, ni une boutique pillée».