24 heures après l’explosion d’une maison qui a fait un mort à Sirakoro Meguétana à Bamako, l’enquête s’oriente vers un réseau jihadiste. Ses membres préparaient semble-t-il une série d’attentats même si le gouvernement évoque dans un communiqué un événement malheureux. A Gao le 23 mars dernier une explosion dans un domicile privé avait elle aussi provoqué la mort de deux personnes. Selon la gendarmerie, elle a été causée, elle aussi par la manipulation d’engins explosifs dans le but de commettre des attentats.
Hier matin, une forte explosion s’est produite dans une maison à Sirakoro Meguétana, dans la périphérie de Bamako, tuant le gardien de la résidence, un homme de 22 ans. Peu de temps après le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre. Quatre personnes ont été blessées par la déflagration, qui a aussi détruit en partie la résidence et causé d’importants dégâts sur les maisons voisines.
Pour le gouvernement malien il s’agirait d’un « événement malheureux ». La gendarmerie est plus alarmiste et évoque la découverte d’un projet d’attentat de grande envergure ». Un de ses responsable a fait état de l’arrestation du propriétaire de la maison, un commerçant burkinabè. Ce dernier aurait commencé à donner des détails.
Pour ce responsable c »est un attentat de grande envergure qui se préparait » dans la maison où s’est produite l’explosion . »La police et la sécurité de la Minusma qui se sont rendues sur les lieux estime qu’il s’agit clairement d’un acte terroriste en préparation.
Les enquêteurs s’interrogent sur le lien possible entre cette maison de Sirakoro et le camp de Samanko, où des armes ont été découvertes avant l’attentat » du 7 mars.
Pour l’avocat Amadou Tiéoulé Diarra, la situation actuelle impose à l’Etat l’adoption de nouvelles techniques de sécurisation, car selon lui, les méthodes classiques ont montré leurs limites. L’avocat estime aussi que cette situation pourrait, à la longue, inciter les populations à l’auto-défense.
Maître Amadou Tiéoulé Diarra, président de la ligue malienne pour la justice et les Droits de l’Homme, a été joint par Sékou Gadjigo
« Nous devons convenir que cette insécurité aujourd’hui à Bamako est consécutive aux grandes crises que nous vivons, parce que nous n’avions pas connu ce genre d’insécurité. Mais quand les citoyens se rendront compte que l’Etat ne peut plus assurer leur sécurité, dans ce cas nous irons vers un système d’auto-défense et c’est là où l’insécurité totale va s’installer. La résorption de cette crise ne peut pas reposer sur les instruments classiques traditionnels de lutte contre l’insécurité, cela n’est pas possible aujourd’hui parce que nous comprenons aujourd’hui que les commissariats de police, les brigades de gendarmerie à eux seuls ne peuvent pas assurer la sécurité pour la simple raison que ceux qui sont le moteur de cette insécurité sont incrustés dans les populations ».