Près d’une semaine après l’explosion d’une maison à Gao, l’enquête avance dans la ville. Huit personnes soupçonnées d’être liées à cet acte ont été arrêtées. Ces suspects qui sont pour la plupart de petits commerçants sont actuellement aux mains des forces de sécurité maliennes à Gao.
Parmi les huit personnes appréhendées, six avaient l’habitude de dormir dans la maison qui a explosé, dont quatre selon une source proche de l’enquête sont des ressortissants du même village que le propriétaire de la maison. Ce dernier, un vieux marabout du village de Kadji à quelques encablures de la ville de Gao, avait été arrêté il y a deux ans pour ses liens avec les groupes islamistes. Selon les autorités maliennes, il est mort en détention il y a quelques mois.
Les deux autres suspects interpellés ne sont pas des occupants de la maison. Mais le premier a été aperçu sur les lieux le jour de l’explosion et la voiture du second était garée devant la maison quelques jours auparavant. Les fouilles effectuées dans les décombres ont aussi permis de trouver deux détonateurs munis d’antennes, trois téléphones portables branchés à des fils et deux télécommandes.
Lundi dernier, une explosion provoquée par la manipulation d’une bombe artisanale, s’était produite dans un bâtiment situé au quartier château de Gao. L’explosion avait coûté la vie aux deux manipulateurs de la bombe.
Après ces arrestations, la population de Gao est entre soulagement et circonspection. Selon Aboubacrine Bouhaïnata président du conseil des jeunes de Gao, la population souhaite que l’enquête aboutisse à la traque des vrais auteurs. Cependant, il estime que la jeunesse reste disposée à aider les forces de sécurité dans leur travail.
Aboubacrine Bouhaïnata est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« Nous pensons que c’est une affaire en cours, parce que nous avons beaucoup de préalables par rapport à ces choses là. La dernière fois, c’est lorsque deux jeunes ont été brûlés. Donc nous, nous pensons que c’est une affaire en cours et que nous devrons rester prudents et voir jusqu’où ça ira. Parce que nous n’avons jamais vu la police arrêter des gens liés à cet acte. C’est pour la première fois que ça se passe, mais nous restons très prudents, car il ne faut pas qu’on tombe sur des innocents. Mais si c’est les vrais poseurs de bombe, je pense que toute la population sera satisfaite de ça.
Est-ce que la jeunesse de Gao collabore avec les forces de sécurité ?
La jeunesse a toujours collaborer avec les autorités. Que ce soit avant, pendant ou après l’occupation, toujours. Et en donnant des informations précises sur certaines choses. Il n’y a pas un jeune qui constate quelque chose de suspecte, qu’il ne dénonce pas. C’est très difficile ».