Un casque bleu et deux civils ont été tués dans des tirs de roquettes et d’obus qui ont visé la base de la Minusma, tôt ce matin à Kidal. Un habitant, qui a requis l’anonymat, dit avoir compté plus de 40 tirs entre 5h00 et 6h00. Un projectile est tombé également sur un campement touareg non loin de la base des Nations Unies et de la Force Barkhane.
Un Casque bleu appartenant au contingent tchadien a trouvé la mort dans cette attaque à la roquette ainsi que deux civils. Huit membres de la Minusma ont été également blessés par les tirs. Toujours selon la même source plus de trente roquettes et obus, ont touché le camps des soldats de la paix. Dans un communiqué, la Minusma se déclare « scandalisée par la lâcheté des assaillants qui ont également visé des civils innocents ». Les forces de l’Onu et les troupes françaises présentes à Kidal ont riposté et obtenu un appui aérien. Le calme est revenu dans la matinée.
Les tirs ont visé la base de la Minusma située aux abords de la ville mais un obus est tombé sur un campement de nomades touaregs. Cet obus a fait deux morts et a blessé plusieurs enfants selon les forces de sécurité présentes sur place. La France a condamné cette attaque qui est survenue après la fusillade qui a ensanglanté aux premières heures de samedi le centre de Bamako, où des agresseurs ont abattu cinq personnes.
La minusma condamne avec la dernière rigueur cette attaque qui a coûté la vie à un de ses casques bleus et deux civils. Selon Radia Achouri porte parole de la mission onusienne au Mali, ces actes n’ont d’autres buts que de terroriser la population et saboter le processus de paix en cours.
Elle est jointe au téléphone par Sékou Gadjigo
« Nous condamnons cette attaque surtout qu’elle a fait une victime parmi nous mais surtout elle a fait deux victimes auprès de la population locale. Il y a deux civils qui auraient perdu la vie et quatre qui sont blessés. Ils se trouvaient dans un campement qui était proche du camp de la Minusma. A ce titre nous condamnons vigoureusement cette attaque, en tant qu’attaque terroriste qui a fait des victimes au sein de la population locale, mais surtout quand cette attaque s’inscrit après le paraphe du préaccord d’Alger. Et c’est un message très clair des terroristes qui feront tout pour essayer de saboter les efforts qui visent à instaurer une paix, une stabilité et une sécurité durable ».
Pour l’expert en sécurité Ousmane Kornio, ces attaques sont la manifestation du mécontentement des groupes qui ne sont pas dans le processus et qui ne veulent pas qu’il aboutisse. Selon lui, c’est aussi une manière de montrer que ce sont eux qui tiennent le terrain.
Il est au téléphone de Sékou Gadjigo
« Je l’avais dit, que dès que l’accord va être signé, la vérité va éclater au grand jour, parce qu’il s’agit de savoir si ceux avec qui le gouvernement négocie sont réellement les tenants du terrain. Si ils sont les tenants du terrain, ça veut dire qu’ensemble avec le gouvernement, ils vont tout maîtriser, mais si ils ne le sont pas, ça veut dire que d’autres personnes vont se manifester. Je crois que cette attaque de Kidal et ce qui s’est passé à Bamako sont des manifestations de mécontentement, d’avertissement. Et je crois que le gouvernement devrait d’ailleurs prendre des dispositions par rapport à ça, parce qu’en matière de négociations, chaque fois que vous avez des accords comme ça il y a des mécontents. On doit prendre des dispositions pour cadrer ceux-ci et parer à toute éventualité. Je crois que tel n’a pas été le cas ».