Le 4ème round des négociations a officiellement commencé cet après-midi. Une cérémonie d’ouverture a été organisée dans la capitale Algérienne. Le Premier ministre Modibo Keita a estimé à son arrivée hier à Alger que le Mali n’avait « pas d’autre choix » que de s’inscrire dans « une dynamique de paix ».
Il a également déclaré qu’il espérait déboucher « rapidement » sur un accord.
La visite de Modibo Keita en Algérie intervient alors que les pourparlers se sont engagés dès hier soir, avant leur lancement officiel aujourd’hui dans la capitale algérienne. La quatrième phase des négociations réunit une fois encore, le gouvernement malien et les six mouvements armés contrôlant des zones entières dans le nord du pays. Pour Modibo Keita, « il n’y a pas d’autre choix que de s’inscrire dans la dynamique de paix dans les plus brefs délais ». Il a exprimé son souhait de voir cette « phase cruciale » des négociations déboucher « rapidement » sur un accord de paix. Le premier ministre malien a souligné que le nouveau round de pourparlers, « qui débute, est destiné à discuter en profondeur d’un accord de paix pour aller vers la conclusion d’un accord définitif ». Depuis Alger, Modibo Keita a également insisté sur la nécessité d’aboutir rapidement, « nous considérons le temps non plus comme un ami mais comme un ennemi. » a-t-il déclaré. « Plus nous traînons, plus la situation se complique », a-t-il souligné.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra a insisté sur la nécessité d’aboutir à un accord rapidement. De son côté, le premier ministre malien a souligné que « le Mali doit se montrer digne du soutien de la communauté internationale ». La coordination et la plate-forme des groupes armés ont elles aussi clairement exprimées leur disponibilité en faveur de la paix.
Un certain nombre d’observateurs sont convaincus sur l’aboutissement rapide d’un pré-accord de paix. Selon eux, les parties sont obligées de tomber d’accord, en raison des tensions actuelles. Ousmane Kornio, expert-consultant en questions de conflits et de sécurité estime que tout le monde souhaite aujourd’hui qu’on s’accorde sur quelque chose. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Mieux vaut toujours tard que jamais. Je crois que s’ils disent que ça a été précipité, d’un côté c’est vrai. Mais d’un autre côté, toutes les parties ont intérêt à ce que les choses soient accélérées et qu’on arrive à un accord. Les risques pour le Mali, parce qu’en matière de négociation on gagne pas tout, on est obligé de céder. Est-ce-que ce qu’on va céder là est acceptable par les forces vives, ça c’est du côté de l’état. Mais de l’autre côté, ils sont obligés d’accepter rapidement dans la mesure où initialement ils étaient les seuls acteurs en face de l’état. Aujourd’hui, il y a un troisième là-bas. Les groupes d’auto-défense ont aussi une position à défendre. »
Peut-on arracher un accord ?
« C’est à dire, on va trouver un minimum d’accord sur lequel chacun trouve son intérêt. Et ensuite, on essaye de voir comment l’améliorer au fur et à mesure avec des négociations. Je ne pense plus que ça va durer, parce qu’en fait tout le monde en a marre. Le gouvernement n’a pas intérêt à ce que ça dure. Les groupes armés de l’autre côté qui sont talonnés par d’autres comme le GATIA. Le conseil de sécurité a donné plus ou moins un ultimatum. C’est à dire que tout ceux qui vont essayer de perturber le processus d’accord vont être sanctionnés. Même la France dit qu’il faut absolument un accord. Donc je crois que la situation du Mali n’a que trop durée et que tout le monde souhaiterait aujourd’hui qu’on s’accorde sur quelque chose. Et je ne pense pas que ça puisse durer encore. »