Alors que de nouveaux combats ont repris hier et se poursuivent aujourd’hui entre des groupes rebelles et pro-gouvernementaux à Tabankort, le représentant spécial des Nations unies au Mali a convié les représentants du Gouvernement et des mouvements armés à une réunion à Alger.
L’objectif de la rencontre est de geler les positions des mouvements armés dans le Nord, consolider les accords de cessez-le-feu du 23 mai dernier, et créer les conditions favorables à la reprise des pourparlers inter-maliens d’Alger toujours prévue pour le 8 février.
Avant son départ pour la réunion extraordinaire du Comité de Suivi et d’évaluation, le Représentant spécial du Secrétaire général, Mongi Hamdi a réitéré son appel à toutes les parties impliquées dans le processus de paix inter-malien de « faire preuve de volonté de compromis, et de surmonter leurs différences ».
Pour lui, « le processus de paix est à un stade crucial ». Bien qu’affaibli par les événements de Gao, Mongi Hamdi se dit toutefois optimiste quant à la concrétisation d’accords inclusifs, et durables. Selon lui, « il n’y a pas d’autre choix que la paix ».
Le ministre algérien des Affaires étrangères en charge de la médiation, après s’être montré optimiste quant à l’aboutissement du processus de paix, est en train de reconsidérer sa position à l’aune des derniers affrontements. Ainsi il y a quelques jours a-t-il souhaité, « qu’un accord de paix soit signé dans moins de six mois ».
La radicalisation des positions entre les belligérants est une des conséquences des discussions en cours et du calendrier à cadence forcée, annoncé à la fin de l’année qui n’est sans doute pas étranger à la précipitation récente de l’option militaire.
La coordination et la plate-forme des mouvements armés ont toutes les deux confirmé leur participation à cette réunion d’urgence. Selon la Minusma, les pourparlers de paix reprendront, juste après cette rencontre, c’est à dire le 8 février prochain.
La réunion d’Alger s’ouvre au moment où les échanges de tirs ont repris ce matin entre les mouvements armés de la coordination et ceux de la plate-forme à l’Ouest et à l’Est de Tabankort. Selon le groupe d’auto-défense GATIA, la situation est redevenue calme en ce moment. Joint au téléphone, le MNLA n’a pas voulu réagir.
Pour le Forum des organisation de la société civile, « ces affrontements entre groupes armés ont pour but de peser sur les négociations de paix en cours ». Face à la presse ce matin, la société civile malienne à dénoncé le non-respect du cessez-le-feu par les groupes armés.
Mamoutou Diabaté président du forum des organisations de la société civile au micro de Nadège Douyon.
« Cette situation dans le nord, c’est juste pour peser sur les négociations qui reprennent très bientôt à Alger. On assiste à des cas d’exactions dans les régions du Nord. C’est également pour distraire les autorités maliennes et même les amis du Mali qui sont en train de nous accompagner. L’objectif des groupes armés, c’est vraiment de peser dans la balance lors des négociations et aller en position de force. C’est juste ça, parce que l’armée malienne est complètement cantonnée. Donc, en fonction de l’étendue des zones occupées, ils vont entreprendre les négociations et faire en sorte qu’ils puissent être en position de force pour pouvoir décider avec le gouvernement malien. Ils sont en train de tuer des innocents, de poser des mines un peu partout, de faire des attentats. Ils implantent leur drapeau un peu partout. Et il revient aux autorités maliennes de fustiger cette attitude ».